L'épouse de Vincent Lambert veut obtenir son euthanasie passive auprès du Conseil d'Etat
Elle veut obtenir l'annulation de la décision du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne qui s'est prononcé, le 16 janvier, contre l'arrêt du maintien en vie artificielle de son mari.
Le combat de l'épouse de Vincent Lambert contre le "maintien en vie artificielle" de son mari continue. Elle a annoncé, mardi 28 janvier, faire appel devant le Conseil d'Etat pour obtenir l'annulation de la décision du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne) qui s'est prononcé contre l'euthanasie passive de Vincent Lambert.
L'homme, âgé de 38 ans, est tétraplégique et en état pauci-relationnel depuis cinq ans, c'est-à-dire en état de conscience minimale. Retour sur ce bras de fer judiciaire entre Rachel Lambert et les parents de son mari.
Le tribunal administratif opposé à l'euthanasie passive
L'épouse du patient avait donné son accord à l'arrêt des soins, en concertation avec l'équipe médicale du CHU de Reims. Mais les parents de Vincent Lambert, des catholiques traditionalistes, ont saisi la justice pour s'y opposer.
Le 16 janvier, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a donc examiné ce cas sur demande des parents. Et a tranché en s'opposant à l'euthanasie passive.
Les médecins et l'épouse dépités
Après l'audience du 16 janvier, Rachel Lambert avait dénoncé une décision ajoutant "de la violence à la violence". Elle avait rappelé que "Vincent avait dit clairement qu'il n'aurait pas voulu vivre comme ça".
Son médecin avait également remis en question la légitimité de la décision de justice : "C'est à la déontologie et à la profession médicale de définir la notion d'obstination déraisonnable. Aujourd'hui, j'ai le sentiment que certains ont pris notre place", avait déclaré le docteur Eric Kariger. Et d'ajouter : "J'ai le sentiment que les volontés de Vincent n'ont pas été respectées."
Une nouvelle action de Rachel Lambert
"Je fais appel devant le Conseil d'Etat contre la décision de la justice administrative qui a interdit de cesser le traitement et l'arrêt du maintien en vie artificielle", a annoncé Rachel Lambert mardi. Elle reste donc décidée à obtenir l'euthanasie passive de son mari, car selon elle, "le laisser partir est un geste d'amour".
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait fait savoir le 21 janvier que si l'épouse de Vincent Lambert faisait appel devant le Conseil d'Etat, le CHU de Reims engagerait le même recours. Un appel du pied réitéré mardi 28 janvier sur i-Télé. La loi actuelle sur la fin de vie, la loi Leonetti de 2005, "ne répond pas à toutes les attentes ni à toutes les souffrances", a souligné la ministre, estimant que "la situation que connaît aujourd'hui Vincent Lambert le rappelle de manière douloureuse".
Quelques jours avant la décision du tribunal administratif, le député UMP Jean Leonetti avait estimé que le cas de Vincent Lambert relevait "de la loi actuelle sur la fin de vie et les droits des malades".
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