Le CSA saisi après la diffusion d'une vidéo de Vincent Lambert
Une vidéo émanant de son comité de soutien, qui est opposé à l'arrêt des soins, montre ce patient tétraplégique en état végétatif.
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a été saisi, mercredi 10 juin, après la diffusion de la vidéo montrant Vincent Lambert dans sa chambre d'hôpital. Des images censées démontrer que ce trentenaire, tétraplégique et dans un état de conscience minimale, réagit à des stimulations de son entourage.
"Le Conseil a été saisi et regarde ce sujet délicat avec la plus grande attention et dans des délais rapides", a indiqué le CSA, sans préciser par qui il avait été saisi et pour quel motif.
Filmé à son insu
Dans cette vidéo émanant du comité de soutien à Vincent Lambert, qui refuse l'arrêt des soins, le jeune homme est filmé à son insu. Elle a été tournée en concertation avec ses parents, opposés dans cette affaire à son épouse. On y voit son demi-frère parler au trentenaire, qui semble le fixer du regard.
Les images auraient été tournées vendredi 5 juin. Ce même jour, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a confirmé l'arrêt rendu en 2014 par le Conseil d'Etat qui autorisait l'arrêt des soins, estimant que cette mesure ne violerait pas le droit à la vie de Vincent Lambert. Mais les parents du patient, catholiques traditionalistes, une de ses sœurs et un demi-frère s'opposent à la décision de la CEDH, en affirmant que leur proche n'est "pas en fin de vie" mais lourdement handicapé.
"Manipulation intellectuelle"
"Cette vidéo piétine sa dignité et son droit à l'image, c'est de la manipulation intellectuelle en jouant sur l'émotion", a réagi Eric Kariger, l'ancien médecin de Vincent Lambert, qui "éprouve un sentiment de peine". Le neveu du patient a également vivement critiqué cette démarche : "Mettre une caméra sous le nez de Vincent, c'est totalement irrespectueux. C'est du délire de croire qu'il est conscient."
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