Faits divers : un féminicide sur deux a lieu en zone rurale
"Dans une petite ville il n’y a personne, pas de famille, pas de beaucoup de connaissances. Donc on supporte, on accepte la maltraitance". Katia a été victime d'un conjoint violent pendant près de huit ans. Il n'a jamais levé la main sur elle mais ses paroles et ses actes l'ont détruite. Des violences qui ont débuté le jour de leur emménagement : "Tu restes à la maison, tu ne sors pas. Quand je suis arrivée ici, je ne connaissais même pas la ville, on n'est même pas sortis au restaurant. Je suis restée trois mois dans la maison sans sortir". Huit années isolées du reste du monde. Interdiction de quitter à la maison sans lui ou quelqu'un de sa famille.
Des témoignages quotidiens
Dans un autre village à quelques kilomètres de là, Marie a elle aussi été victime d'un conjoint violent. Les coups ont laissé de profondes cicatrices sur son corps et dans son âme. Le conjoint de Marie est aujourd'hui incarcéré. Mais avant d'en arriver là, elle a dû déposer neuf plaintes en six ans. Elle en est aujourd'hui persuadée, le fait d'habiter en zone rurale a considérablement aggravé sa situation. Ce constat, c'est aussi celui fait par une association qui vient en aide aux victimes et qui reçoit des témoignages comme celui de Marie quasiment tous les jours. En zone rurale, les femmes se sentent souvent démunies. Difficile de dire combien de femmes vivant en zone rurale sont victimes de violences conjugales. Mais chaque année, un féminicide sur deux a lieu à la campagne, alors que seul 20 % de la population française y vit.
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