GRAND FORMAT. "A tout moment, on peut faire l'intervention de notre carrière" : immersion pendant 24 heures avec les pompiers de Paris
Un numéro, le 18, et les soldats du feu débarquent. De la fuite de gaz à l’accident de circulation en passant par la chute d’une personne âgée à son domicile ou une crise d’asthme, ils arrivent 24 heures sur 24, gyrophare tournoyant. Bienvenue chez les pompiers de Paris. Durant 24 heures, du lundi 2 au mardi 3 décembre, franceinfo s’est immergée au sein de la 10e brigade des sapeurs-pompiers de Paris, à la caserne de Bitche, située dans le 19e arrondissement, le long du canal de l'Ourcq.
Premières interventions de la journée
Le 30 octobre 1873, lors de l'incendie de l'Opéra, à Paris, le caporal Bellet fut précipité dans le vide par l'écroulement d'un plancher." Chaque lundi à 8 heures précises, une histoire différente est récitée face aux 22 pompiers présents, alignés au garde-à-vous dans la cour de la caserne de Bitche. C'est "l'appel des morts au feu". Puis ils entonnent La Marseillaise avant d'observer, en ce lundi de début décembre, une minute de silence pour les 13 soldats tués au Mali.
La brigade de sapeurs-pompiers de Paris, la BSPP, est une unité de l'armée de terre, placée sous l'autorité du préfet de police de Paris. Cette unité, qui a 208 ans d'âge, couvre avec ses 76 casernes les 20 arrondissements de Paris ainsi que la Seine-Saint-Denis, les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne. Ici, dans le centre de secours du 19e, situé à quelques pas du parc de la Villette, ce sont 71 pompiers dont 3 femmes, une caporal-chef et deux premières classes, qui effectuent leurs 12 gardes mensuelles de 24 heures. "Bitche est la troisième caserne de Paris, en effectif mais aussi en nombre de départs avec plus de 12 800 sorties en 2018", décrit le sergent-chef Victorien Magnien.
La cérémonie terminée, tous se serrent la main, le képi sous le bras, à l'intérieur duquel beaucoup ont collé une photo de leur famille. Chaque escouade part vérifier l'équipement de son véhicule d'affectation. Kévin, 26 ans, sergent et pompier de Paris depuis huit ans, est pour les prochaines 24 heures le "chef d'agrès" sur le VSAV 135, le véhicule de secours et d'assistance aux victimes, aussi appelé "l'ambulance" dans le jargon des pompiers. Son rôle est de gérer les hommes et le véhicule qui lui sont affectés durant sa garde. Il commande le caporal Alan, 27 ans, quatre ans d'ancienneté, et le première classe Paul, 20 ans et deux années de service, respectivement conducteur et équipier. Le premier gère les trajets dans un flux routier dense en journée dans Paris. Le second, assis à l'arrière, s'occupe de la victime jusqu'à l'hôpital.
Tous les trois, crânes rasés et sourire aux lèvres, vont faire en sorte de passer leur garde dans une totale cohésion car ils vont être sollicités – les VSAV sont les engins qui sortent le plus de la caserne. Ce matin, ils sont "le premier départ", celui des trois véhicules de secours et d'assistance aux victimes qu'on "sonne" en premier.
L’ambulance est l'engin le plus ingrat de la caserne. On fait toutes les pathologies courantes et on sort pour rien aussi.
Sur les 35 départs journaliers, "30% sont non justifiés", estime le sergent-chef Victorien Magnien. Cette augmentation des interventions s'explique, selon le gradé, par "une population vieillissante, un désert médical et un manque de recours aux autres acteurs comme les ambulances privées."
Durant leur garde, Kévin, Alan et Paul sortiront trois fois pour "rien" : une crise d'asthme "sans gravité", une femme enceinte à 15 jours de son terme "sans contraction ni perte des eaux" et une plaie au front "non suturale". "Trois appels qui relèvent du médical et non du secours", analyse Kévin. En 2018, deux interventions sur dix ne relevaient pas du secours aux victimes selon les chiffres officiels de la BSPP. En début d'année, elle a d'ailleurs lancé une campagne de sensibilisation contre les appels abusifs avec le hastag #Appel18UrgenceVitale.
Neuf coups viennent de sonner au clocher d'à côté. "A vos rangs !", lance le sergent-chef face aux six pompiers dédiés aux "ambulances". "Métronome de la journée", il dicte le rythme de la caserne en dehors des interventions. Révision des manœuvres de secourisme et d'incendie, séances de sport, entretien de la caserne... Tout est cadré. Mais pas le temps pour l'équipe du VSAV 135 de réviser la théorie. Mike, 23 ans, le stationnaire de garde au poste de veille opérationnelle, leur signale une intervention dans une école. Une auxiliaire de vie scolaire est tombée sur l'épaule après s'être pris le pied dans un banc.
Kévin se précipite dans le bureau de Mike, situé à l'entrée de la caserne. A ce poste central sont gérées toutes les demandes d'intervention et les ressources disponibles. Durant toute son astreinte, Mike va actionner les différentes sonneries en fonction des engins sollicités. Kévin attrape au vol l'ordre sur lequel est noté l'état et l'âge de la victime, saisit une radio et vérifie sur l'immense carte accrochée au mur le chemin le plus rapide.
Entre l’appel et le départ, il se passe trois minutes maximum la journée et quatre la nuit.
Arrivés sur place, les trois pompiers doivent agir vite. L'heure de la récréation vient de sonner et les enfants commencent à s'agglutiner contre les vitres. Les soldats du feu deviennent l'attraction. Kévin, auprès de la victime, enchaîne les questions afin de "pousser la situation" et donner le maximum d'indications au médecin régulateur à l'autre bout du fil. A eux deux, ils doivent prendre la bonne décision. "Il se rallie toujours à mon avis quand je juge que cela est nécessaire d'emmener la victime à l'hôpital", constate le pompier. Pendant ce temps, Alan et Paul vérifient les "constantes" : tension, température et rythme cardiaque.
Il est à peine dix heures quand le fourgon s'engouffre dans le parking des urgences de Lariboisière, l'hôpital du secteur, situé derrière la gare du Nord. En attendant de voir l'infirmière régulatrice, les équipes de pompiers s'accumulent. Jusqu'à cinq fourgons rouges attendent dans la cour. L'occasion d'échanger quelques nouvelles sous les banderoles "Urgences en grève". "On est totalement solidaires avec eux", explique Kévin, conscient du manque de moyens et de personnels qui touchent l'hôpital public. Le jeune homme s'attache à entretenir de bonnes relations avec les urgentistes car cela "permet aussi de réduire nos temps d'attente" ayant en tête l'objectif d'être le plus rapidement à nouveau disponible.
"VSAV 135 opérationnel", informe, radio en main, Kévin à Mike, le stationnaire, qui doit savoir à tout moment où se trouvent ses équipes. Quelques minutes plus tard, le trio est de retour à la caserne. Pour le chef d'agrès, chaque intervention est synonyme d'administratif. Auprès de la victime, il a rempli une "fiche de bilan d'intervention" dont il donne une copie à l'hôpital. De retour à la caserne, il renseigne un "rapport de sortie d'intervention" et s'il n'a pas contacté le médecin car l'état de la victime ne le nécessitait pas il remplit une "fiche de non contact à la coordination". Avant la fin de sa garde, le chef d'agrès devra rentrer sur l'ordinateur tous ses rapports d'intervention. "Il y a une procédure pour toute action dans notre profession. Soit orale, soit écrite. Ça permet de savoir exactement qui fait quoi comment. C'est ce qui fait notre force", résume Kévin.
Sport, cuisine ou sieste
Depuis ce matin, une douzaine de départs a eu lieu, tous véhicules confondus. L'heure de la "rotation des départs" approche. A 13h30 précises, l'équipe de Kévin, Alan et Paul passe en troisième position dans l'ordre d'appel. "Bon courage", lance Alan à l'équipe du "premier départ", avant de monter au premier étage de la caserne se restaurer. Ils font partis des derniers à goûter les pâtes à la carbonara préparées par Cyrielle. La jeune femme blonde de 23 ans est dans la brigade depuis un an. Exceptionnellement, elle enchaîne 72 heures de garde et termine au poste "cuisine". Pour la soldate, c'est une façon de s'intégrer avec ses camarades. "Et de montrer que tu es débrouillard."
Trois ou quatre fois par mois, les plus jeunes en ancienneté prennent ce 'piquet' et plus on monte, moins on le prend.
Affectée au camion dédié aux incendies, elle quittera plusieurs fois la cuisine pour partir en intervention. Sa clé de casier tombée au sol témoignera de ses départs précipités pour se rendre dans l'engin prêt à partir.
Mais en ce début d'après-midi, le calme règne dans la caserne. Chacun vaque à son poste "administratif". Kévin est le chef de service télécommunication. Alan est au "casernement". Il répare tout ce qu'il peut dans la caserne. Quant à Paul, "ordinaire", il donne un coup de main aux cuisines. Une fois sa tâche terminée, il en profite pour retourner auprès de Mike se former au poste de stationnaire. Car le principe de la caserne est de tourner sur tous les postes : "Cela évite la routine car on doit être compétent dans plein de domaines." Et puis, ajoute-t-il, pragmatique, "comme ça on connaît tout le monde".
Travaux, repas, ménage, lessive... Les pompiers font tout eux-mêmes. Tous les corps d'Etat, du garagiste au psychologue, sont représentés. "On parle tous le même langage, on a tous les mêmes contraintes. Si je demande à un chauffagiste de remettre l'eau chaude, il va le faire rapidement car il sait qu'après un feu j'ai besoin de me doucher", décrit Kévin.
Cette cohésion est "notre force", résume le sergent-chef qui tend la main au capitaine de la caserne venu saluer ses équipes de retour de l'école avec sa fille, avant de rejoindre ses appartements au 3e étage du bâtiment, où il vit avec trois autres familles de gradés. L'esprit militaire règne sur ce lieu où les textes du "code d'honneur" et de "l'éthique", accrochés dans la salle du PVO, régissent la vie du pompier de Paris, rappelant à tout moment son devoir de "respecter toutes les victimes et de prendre en compte toute détresse".
Une vie "dévouée", faite de "disponibilité" et d'"altruisme", est aussi éprouvante. La santé des pompiers de Paris lors des gardes est malmenée. Julien, 31 ans, les traits tirés, cumule onze années de service et accuse le coup. En 48 heures, il est sorti pour deux feux et n'a dormi que 6h30. Alors "on nous oblige à nous poser avec une sieste obligatoire dans l'après-midi", explique-t-il. Le sport est également primordial. Les deux séances par jour quand c'est possible leur permettent de "moins subir le rythme". Car la sirène, quasiment incessante de jour comme de nuit, est anxiogène.
A la moindre sonnerie, tout le monde tend l'oreille pour savoir si c’est lui qui doit partir.
Pour y remédier, les équipes sortant le plus, celles des VSAV, sont dotées de vibreurs. "C'est moins fatiguant et moins stressant", reconnaissent les pompiers. D'ailleurs, cette initiative, née dans la caserne de Bitche, va être étendue à toute la brigade, confirme le sergent-chef Victorien Magnien.
Le soleil décline sur le canal de l'Ourcq, quand Cyrielle rentre d'un feu de containers en étage, de la suie plein le visage. A chaque fois, c'est le même rituel : ranger le matériel, enrouler les tuyaux, ôter la tenue et la laisser au pied du camion, prête à repartir, enroulée autour des bottes pour l'enfiler plus rapidement.
Car la caserne de Bitche fonctionne à "flux tendu", reconnaît le sergent-chef Victorien Magnien. A l'instar de leurs collègues, les pompiers professionnels et les urgentistes, les problèmes d'effectifs frappent également les pompiers de Paris. "On ne peut pas se permettre d'avoir un malade, on essaie toujours de venir. Sinon je suis obligé de demander à un autre de poursuivre sa garde" déclare le haut gradé. Dans chaque VSAV sont affectés trois pompiers. "On a essayé de descendre à deux mais c'est trop dangereux et pour les victimes prises en charge et pour les pompiers." Pour pallier ce manque d'effectifs, la BSPP ouvre régulièrement des campagnes de recrutement. Actuellement, il y a 1 200 postes à pourvoir, accessible dès le brevet des collèges jusqu'à 25 ans.
Un bref moment de détente
Le début de soirée est synonyme pour les soldats du feu d'une pause dans le foyer, décoré par leurs soins. Tous se sont engagés avec cette envie d'"être utile à la nation". Pour Vincent, 27 ans, quatre années de caserne, et Jean-François, 20 ans, pompier depuis deux ans, c'est un rêve d'enfant que de faire partie de ce "corps d'élite". Cette vocation n'est pas toujours liée à une tradition familiale. Kévin, Alan et Cyrielle sont les premiers dans leur famille à revêtir l'uniforme. Mais aujourd'hui, ils se disent "déçus" car ils font "beaucoup d'assistanat".
L'heure est à la détente. Les jeunes militaires – l'âge moyen de la brigade est de 28 ans – se racontent leur dernière sortie, un verre à la main. "Cette nuit, en une heure trente, j'ai enchaîné un trauma crânien, un mec qui était tombé dans le métro et un AVC", raconte l'un d'entre eux. C'est leur façon à eux de décharger les tensions, de partager ce qui les a touchés avant de repartir sur une intervention.
On peut parler de tout. On ne juge pas.
Mais loin des mauvais souvenirs, les discussions tournent ce soir-là autour des problèmes de transports liés au mouvement social contre la réforme des retraites. Quasiment tous les pompiers sont provinciaux – ils viennent de Bordeaux, Reims ou encore de Bretagne – et venir à Paris devient compliqué en cette fin d’année. Si leur statut de militaire les empêche de faire grève, ils s'inquiètent de leur système de retraite et de la reconnaissance du risque de leur métier. Julien voit l’âge de la retraite s’éloigner, passant de 15 à 17 années et demi de service aujourd’hui "pour toucher une pension équivalente". En 2019, selon la BSPP, un caporal célibataire partant à la retraite touche 820 euros. En attendant, le cadencement (deux jours de garde puis trois jours de repos) leur permet de vivre leur passion, comme Kévin, qui est illusionniste, ou leur engagement, comme Alan et Jean-François, qui sont pompiers volontaires dans leur ville.
Une nuit blanche à enchaîner les sorties
La nuit s'est imposée sur la capitale. Le dîner terminé, chacun débarrasse son assiette. "Il n'y a plus de contrainte de caserne" et tous attendent d'être appelés. "Pour l'instant, c'est calme, constate Kevin. D'habitude à 20 heures, je suis sorti deux fois plus." Situés prés de la porte d'Aubervilliers, les pompiers de la caserne de Bitche sont régulièrement appelés dans les foyers ou camps de migrants "la nuit pour des rixes, des règlements de compte, ou de la drogue", précise Kévin.
Les pompiers s'inquiètent d'une recrudescence de violences à leur encontre. "On nous reproche les sirènes ou le stationnement parce qu'on bloque la rue", regrette Alan. Malgré le port en permanence d'une petite caméra piéton attachée au revers de la veste du chef d'agrès, comptant sur son effet dissuasif, Paul a été agressé physiquement par une victime qui "a vrillé d'un coup". Il a réussi in extremis à plaquer son agresseur contre le mur avant d'être secouru par ses deux collègues.
Tous ont en mémoire la mort récente d'un des leurs, en septembre 2018. Le caporal Henry intervenait pour un homme en "détresse psychologique". Ce dernier, emmené par les pompiers, prétexte avoir oublié un papier à son domicile et revient armé d'un couteau, tuant le pompier. En 2018, 300 plaintes ont été déposées, soit 60% de plus qu'en 2017. Face à cette hausse, des mesures ont été mises en place cette année, comme le gilet anti-armes blanches et le protocole de demande "police d'urgence" pour les interventions potentiellement dangereuses.
L'envie de dormir entre chaque intervention commence à se ressentir. Depuis ce matin, à 7h45, il y a eu 19 départs de véhicules de secours et d'assistance aux victimes et l'activité ne va pas tarder à grimper.
A Paris, les gens s'inquiètent vite.
Quelques minutes plus tard, Kévin, Alan et Paul partent relever un septuagénaire tombé dans son appartement. Bien que présente, son épouse n'est pas de taille à relever son mari. Ce dernier ne souhaite pas aller à l'hôpital. Après l'aval du médecin coordinateur, les pompiers repartent non sans les avoir informés qu'"au moindre souci vous nous rappelez". L'intervention suivante se termine aux urgences de l'hôpital Robert-Debré. La victime, une femme enceinte de deux mois, est peut-être en train de faire une fausse couche. Le dur froid de l'hiver s'installe dans les rues du 19e. Il n'est pas encore minuit et le trio enchaîne les sorties, leur laissant à peine le temps de faire le réassort en compresses et draps à chaque retour à la caserne.
A tout moment, on peut faire l'intervention de notre carrière.
La radio crache : "Femme, 23 ans, malaise sur la voie publique." Sur place, le chauffeur du Noctambus dans lequel s'est déroulé l'incident attend. L'ami qui accompagne la jeune femme est inquiet de ne pas savoir ce qu'elle a. Mais Paul le rassure avant de le faire monter à l'arrière du fourgon. Malgré la fatigue et l'enchaînement des sorties, les trois hommes gardent leur empathie et leur bienveillance vis-à-vis des victimes. Ils écoutent, tranquillisent et s'inquiètent à chaque fois de savoir si un proche, une infirmière à domicile, un enfant ou un parent peut être facilement disponible auprès de la victime.
Si les pompiers de Paris sont de plus en plus sollicités, leur matériel aussi. Vers 4 heures du matin, la boîte de vitesses du VSAV 135 rend l'âme à quelques mètres de la caserne. Avec plus de 50 km par jour effectués sirène hurlante et gyrophare allumé à chaque intersection de rue, les "ambulances" sont utilisées jusqu'au bout. Le temps de changer de fourgon et le trio repart.
Il est plus de 5 heures du matin, quand l'équipe de Kevin croise sur le chemin du retour l'équipe feu. Ils rentrent d'une "grosse sortie" : un véhicule a pris feu sur un parking fermé puis s'est propagé. A peine le temps d'échanger que Kévin, Alan et Paul repartent pour un conflit familial. Une femme de 67 ans menace de se suicider. Alan parle avec le mari, qui explique qu'il est harcelé par sa femme contre qui il a porté plainte. De son côté, Kevin demande à l'épouse, assise dans le salon, d'arrêter de crier. "Il est agressif avec moi, éructe-t-elle. S'il n'y a pas de solution, je vais me foutre en l'air !" Kévin tente de lui expliquer que ce n'est pas leur rôle de régler ce conflit. Constatant qu'il n'y a pas de blessé, les pompiers passent le relais à la police, qui attend devant la porte d'entrée.
Dans leur détresse, ils ne savent pas qui appeler. On est un régulateur, on fait juste le tampon quelques instants.
Dans moins de deux heures le soleil va se lever. Kévin, Alan et Paul, le visage fatigué, terminent leur nuit blanche. D'ici quelques minutes, à 6h30, la sonnerie va retentir dans toute la caserne, annonçant le réveil pour les plus chanceux. Kévin et Alan, enchaînant leur deuxième jour de garde, sont déjà repartis sur une intervention. Quant à Paul, il prépare ses affaires avant de revenir demain soir, anticipant les problèmes de train annoncés dès le lendemain.