Aéroports : 400 policiers et gendarmes "prêts à se substituer" aux grévistes
Le gouvernement a fait savoir mardi soir que des policiers et gendarmes pourraient remplacer les grévistes chargés de la sûreté aéroportuaire, qui ont annoncé le même jour une extension du mouvement social. Mais les syndicats policiers s'y opposent.
C'est reparti pour un sixième jour de grève dans les aéroports. Mardi 20 décembre en fin d'après-midi, les syndicats ICTS France, Securitas, Brink's, Alyzia Sûreté, I Sec, Vigimark, Samsic, Serris et Securus, qui emploient 10 000 personnes, ont appelé les agents de sûreté de Roissy à poursuivre le mouvement entamé vendredi.
Les négociations entre les entreprises de sûreté aéroportuaire et les syndicats, qui touchent aux conditions de travail et aux salaires, supervisées par un médiateur nommé par le gouvernement, ont échoué.
"Les patrons ne sont prêts à aucun effort. On leur a demandé de faire des contre-propositions, ce qu'ils ont encore refusé", a déclaré à l'AFP Benamar Belkouche, délégué CFDT chez ICTS France à Roissy. La poursuite de la grève a également été votée à Nice et à Lyon, troisième et quatrième aéroports français.
Mardi, malgré une extension de la grève, partie de Roissy et Lyon, à plusieurs aéroports comme Mulhouse, Nice et Rennes, les perturbations sont restées limitées à quelques retards, aucun vol n'ayant semble-t-il été annulé.
Quatre cents policiers et gendarmes "prêts à se substituer" aux grévistes
Toutefois, le gouvernement a fait savoir dans l'après-midi qu'il était déterminé à obtenir un retour à la normal mercredi. "Dès demain, on veut que les départs se fassent normalement",a souligné le ministre des Transports, Thierry Mariani. Sa ministre de tutelle, Nathalie Kosciusko-Morizet, a prévenu à l'Assemblée nationale que "le gouvernement ne laissera pas les Français être pris en otage à l'occasion des fêtes de Noël".
Peu avant, le ministère de l'Intérieur avait indiqué que Claude Guéant avait "donné des instructions très claires" à la police et à la gendarmerie pour qu'elles remplacent, "si besoin", les grévistes chargés de la sûreté aéroportuaire.
Trois cents policiers et cent gendarmes sont "d'ores et déjà prêts à se substituer aux agents grévistes", a annoncé mardi soir le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet.
Ils assureraient "les missions de fouilles des passagers et des bagages" et "feront en sorte qu'aucun passager ne se retrouve bloqué", a-t-il indiqué, tout en précisant que "pour l'heure aucun préfet" n'avait "jugé nécessaire" de recourir aux forces de l'ordre.
Les syndicats policiers opposés au recours aux forces de l'ordre
Les deux principaux syndicats de policiers se sont néanmoins déclarés hostiles à l'intervention des forces de l'ordre dans cette grève.
"Les policiers n’ont pas vocation à devenir des briseurs de grève", a déclaré dans un communiqué Nicolas Comte, secrétaire général d'Unité police SGP-FO (premier syndicat de gardines de la paix) tandis qu'Alliance (second syndicat) a estimé que ce ne sont pas leurs "missions premières", qui "sont de répondre aux problèmes posés par les troubles à l'ordre public".
Cette décision irait "à l'encontre du droit de grève dans le secteur privé et met en cause la libre négociation des acteurs sociaux", a affirmé Nicolas Comte.
Et d'ajouter : "Cette grève est le révélateur d'un vrai malaise social, et les patrons du secteur de la sécurité privée qui font de confortables profits doivent prendre leurs responsabilités."
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