Grippe : lancement de la campagne de vaccination

Le vaccin anti-grippe s'annonce plus efficace cette année que pour la précédente saison, selon les autorités sanitaires américaines. Reste à savoir si la campgane de vaccination lancée ce lundi aura un écho, notamment auprès des personnes fragiles. 

Une pré-campagne ciblée

L’assurance-maladie a prévenu par courrier les personnes considérées comme fragiles, les plus de 65 ans, les femmes enceintes, les personnes souffrant d'obésité ou de maladie chronique, comme l’asthme ou le diabète. Pour ces publics, la vaccination est gratuite. Le virus, qui devrait sévir d'octobre à mars, a plus de risque pour ces personnes ciblées d'entrainer des complications.

Pourtant, ces publics sont assez peu réceptifs à cette menace. L’an passé, moins de la moitié soit 47% d'entre eux se sont fait vacciner. Le chiffre est d'ailleurs en baisse régulière depuis six ans. Le vaccin contre la grippe semble toujours faire les frais de la campagne désastreuse de vaccination en 2009 sur le H1N1.

D’après un sondage récent 20% des Français ne feraient pas confiance aux vaccins. C'est pourtant grâce à eux qu'une épidémie peut être contenue, en vaccinant massivement notamment  les personnels des hôpitaux ou des maisons de retraite.

Mauvais souvenir grippal en 2014

L'an dernier, la grippe a été virulente. L'épidémie a duré neuf semaines, avec un pic à la mi-février et une surmortalité constatée chez les plus de 65 ans. Il faut dire que le vaccin était moins efficace car une partie de la souche a muté. Pour l’hiver à venir, les  spécialistes sont plus optimistes. Les virus qui commencent à circuler ne sont pas particulièrement sévères et surtout ils correspondent aux souches  contenues dans le vaccin.

Un vaccin 2015 "optimisé"

Le professeur Bruno Lina, directeur du centre national de référence de la grippe à Lyon, fait partie des spécialistes rassurés.

"Il y a un travail préliminaire qui a été fait à la fois par le CDC américain et un certain nombre d'équipes européennes. Les virus influenza qui ont été détectés de façon très précoce sont tous strictement identiques à ceux qui sont dans le vaccin."

"La composition vaccinale est parfaitement adaptée au virus qui circule" ajoute-t-il. Il y a eu, explique-t-il, "deux modifications dans la composition du vaccin". La première concerne le virus H3N2. "On a pris la souche la plus récente qui circulait" .

"Concomitamment, on a aussi modifié le virus B qui est l'intérieur du vaccin de façon à choisir une souche plus récente qui confèrera une meilleure protection par rapport à celle qui était observée l'année dernière."

Enfin, "le H1N1 n'est pas changé parce que ce virus évolue très peu actuellement" . Le professeur Lina conclut en estimant que "la composition vaccinale est optimisée et adaptée au virus influenza" .