Guadeloupe entre ouverture et tensions
Alors qu’à Paris, une nouvelle manifestation de soutien aux Antillais a réuni entre 3 et 4000 personnes cet après midi, place de la Nation. Le président du CollectifDom, à l'origine de ce rassemblement, Daniel Dalin s'est dit "confiant dans la dynamique enclenchée" à la Guadeloupe et à la Martinique mais a dit qu'il "imagin(ait) mal le Medef revenir" sur l'accord intervenu pour une hausse de 200 euros des bas salaires. "Ce serait mettre l'île à feu et à sang", a-t-il dit.
Le Medef, la CGPME et six autres organisations représentant des secteurs-clé (transports, tourisme, industrie, BTP) refusaient toujours de signer cet accord. Le président du Medef de Guadeloupe, Willy Angèle, a rappelé ce samedi encore sur notre antenne qu’il n’était pas question d’appliquer un accord qui n’engage que 5 % de salariés de l’île. Mais il s’est dit optimiste sur le déblocage de la crise. Les négociations ont tout de même repris en Guadeloupe sur d’autres revendications. Les discussions portent sur le prix des transports publics, de l'eau, la précarité de certains emplois dans l'éducation. Par ailleurs, le LKP demande la mise au point d'une liste de 100 produits de première nécessité. Jusque là il réclamait que les prix soient alignés sur ceux de la métropole, avec une différence maximale de 10%.
Le préfet de Guadeloupe Nicolas Desforges a "solennellement" appelé à "la reprise des activités", estimant que "l'essentiel" des revendications du LKP est "acquis", lors d'une conférence de presse en marge des négociations.
C’est dans ce contexte de dialogue retrouvé que l’enquête sur l’assassinat du syndicaliste Jacques Bino a fait un pas. Alors que les cinq personnes arrêtées ont été déférées au parquet de Pointe à Pitre, une sixième personne, le tireur présumé, s’est livrée d’elle-même à la police. Entourés d’un important dispositif de sécurité, les six suspects ont été amenés ensemble au palais de justice. Cet homme de 35 ans a d'ailleurs été mis en examen.
Jacques Bino, membre du collectif contre l'exploitation LKP avait été tué le 18 février dans un barrage à Pointe-à-Pitre, alors qu'il revenait en voiture d'un piquet de grève. Le procureur, Jean-Michel Prêtre, avait évoqué "des éléments concordants, multiples et sérieux" contre eux.
Anne-Laure Barral avec agences
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