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Guadeloupe : le gouvernement pris à partie par l'opposition

La tension gronde au niveau politique au sujet de la gestion de la crise en Guadeloupe suite à une flambée de violence dans la nuit de lundi à mardi. Aujourd’hui, de nombreux parlementaires de gauche, ultra-marins ou non, ont interpellé le gouvernement sur le sujet.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France ©RF/Eric Damaggio)

Routes barricadées, magasins pillés, voitures brûlées, affrontements entre police et manifestants...
La Guadeloupe connaît un regain de tension. Le préfet lance un appel au calme mais le collectif LKP parle lui “d'incidents prévisibles” après l'interpellation hier de plusieurs dizaines de manifestants.

Le secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer, Yves Jégo a assuré lors des questions d’actualité à l’Assemblée nationale que les médiateurs envoyés par le gouvernement en Guadeloupe travaillaient "en coulisses" à un règlement de la crise qui paralyse l'île depuis un mois.

Trop tard, selon certains députés socialistes. Cet après-midi, ils ont dénoncé la mauvaise gestion selon eux de la crise sociale dans les Antilles. Le président du groupe PS à l'Assemblée a estimé que le président Nicolas Sarkozy n'a pas agit assez rapidement. Jean-Marc Ayrault parle d'une "faute politique grave". L'opposition a interpellé le premier ministre François Fillon.

De son côté, Jeanny Marc, députée apparentée socialiste de Guadeloupe, a fermement interpellé le premier ministre cet après-midi lors des questions au gouvernement. Elle a fustigé "l'autisme" de l'Etat qui fait selon elle, "exploser la paix sociale".

Avec le secrétaire d'Etat chargé de la Consommation, Luc
Chatel, Yves Jégo a rencontré les responsables de la concurrence et de l'administration pour tenter de faire“toute la transparence sur la formation des prix alimentaires”, qui sont au cœur des revendications des manifestants guadeloupéens.
_ Il a assuré que l'Autorité de la concurrence sera saisie et devra rendre avant l'été un avis sur les conditions de concurrence notamment en matière de carburants et de produits de grande consommation.

En attendant, Nicolas Sarkozy se prépare à rencontrer les élus guadeloupéens jeudi soir à Paris.
_ Lucette Michaux-Chevry, sénatrice UMP de Guadeloupe, maire de Basse Terre, appelle les parlementaires à parler d'une même voix au chef de l'Etat.

Après avoir envoyé des délégations aux Antilles et à La
Réunion ce week-end, le premier secrétaire du Parti socialiste,
Martine Aubry, recevra les élus d'Outre-Mer demain à Paris, à la veille de leur rendez-vous avec Nicolas Sarkozy à l'Elysée.

A leur retour des DOM, les élus socialistes ont prôné la reprise des négociations en Guadeloupe "là où elles s'étaient interrompues" après le départ d'Yves Jégo et réclamé un “effort exceptionnel” de l'Etat.
“La demande des 200 euros d'augmentation (du smic) est juste, au regard des situations exceptionnelles et spécifiques de l'Outre-Mer et des écarts de prix et de revenus moyens”, a dit
l'ancien ministre socialiste de l'Outre-Mer, Christian Paul.
“Il ne faudrait pas que l'État cède à la tentation de diaboliser les mouvements sociaux qui s'expriment car cela ne correspond en rien à ce que nous avons vu sur place. Des dérapages sont possibles parce que l'État a laissé pourrir le conflit”, a-t-il ajouté.

Jamila Zeghoudi avec agences

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