Cet article date de plus de douze ans.

Guadeloupe : signature d’un accord sans le Medef

Un accord sur l'augmentation des salaires en Guadeloupe a été signé entre le LKP et deux organisations patronales mais pas le Medef. C’est "un premier pas", a néanmoins estimé Elie Domota, le leader collectif intersyndical qui mène la mobilisation depuis plus d'un mois sur l'île, ... mais ce n’est pas la fin du "combat", a-t-il ajouté. A la mi-journée, le Medf national a appelé le Medef Guadeloupe "à revenir à la table des négociations".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Radio France © France Info)

L'accord a été signé à l'issue d'une nouvelle session de négociations auxquelles n'ont pas pris part les représentants du Medef et sept autres organisations patronales , dont la CGPME, invoquant des problèmes de sécurité.

Il porte sur une augmentation, dès le 1er mars, de 200 euros des bas salaires, grâce à un montage incluant une prime mensuelle de 80 euros proposée par l'Etat, une contribution du patronat exonérée de charges et celle des collectivités locales.

Il a été signé par le LKP et deux organisations patronales, l'Union des chefs d'entreprise de Guadeloupe et le collectif des entrepreneurs, a précisé Urbain Arconte, directeur adjoint de la direction départementale du travail.

Le leader du LKP en Guadeloupe, Elie Domota, a affirmé que la signature de cet accord était "un premier pas" qu'il entendait étendre à l'ensemble des salariés. En raison de l'absence du Medef et d'autres organisations patronales aux négociations hier, en l'état l’accord ne concerne en effet que 15 à 17.000 salariés sur les 45.000 qui pourraient bénéficier de la mesure.

"Aujourd'hui, on peut dire que c'est un premier pas. Il y a des organisations patronales qui ont fait le choix de ne pas participer aux négociations mais dès lundi nous allons demander l'extension des dispositions de cet accord à l'ensemble des entreprises de Guadeloupe ", a-t-il déclaré.

Et pour cela, le collectif entend passer par la voie légale d'abord, en saisissant le ministère du Travail pour obtenir un arrêté imposant cette mesure. Et si ça ne suffit pas, l'un des dirigeants du LKP annonce qu'il ira faire du porte à porte dans les entreprises pour leur demander de signer.
Si sur place, tous semblent cependant se féliciter de ces avancées, évoquant la fin imminente de la grève débutée le 20 janvier dernier, le leader du LKP n'a encore donné aucune consigne dans ce sens. " Nous sommes dans un combat ", a-t-il rappelé.

" Tout n'est pas encore résolu, mais enfin ça progresse ", a commenté en milieu de matinée le président de la République, assurant qu'il se rendrait "dans quelques semaines" aux Antilles. Nicolas Sarkozy a salué l'apaisement de la situation sur l'île, affichant son "espoir'' de voir la situation bientôt réglée. "J'ai bon espoir qu'on y arrive", a dit le chef de l'Etat.

Ayant reçu "toutes les assurances de sécurité nécessaire de la part des pouvoirs publics", le Medef national a appellé le Medef Guadeloupe "à revenir à la table des négociations". Dans un communiqué publié à la mi-journée, l'organisation patronale indique cependant qu'elle "considère que nombre de commentaires sur les chefs d'entreprise guadeloupéens issus de toutes les catégories de la population relèvent directement ou indirectement de logiques racistes inadmissibles et se réserve de poursuivre à ce titre leurs auteurs". Par ailleurs, elle " regrette que l'accord qui se dessine ne fasse que reproduire les logiques tant critiquées de ces 30 dernières années et recoure aux mêmes facilités qui freinent le développement économique durable de la Guadeloupe".

Cécile Mimaut, avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.