Civils victimes de guerres : "Je suis pour qu'on s'indigne un petit peu plus au présent"
"La population civile d'il y a 100 ans, la nôtre, les Français, et celle qui meurt à l'autre bout du monde aujourd'hui, c'est la même !", s'insurge la députée LREM Sandrine Mörch à la veille du Forum pour la Paix qui se tient à Paris du 11 au 13 novembre.
"Je suis pour qu'on s'indigne un petit peu plus au présent", a expliqué samedi 10 novembre sur franceinfo Sandrine Mörch, députée LREM de Haute-Garonne, mobilisée avec d'autres élus aux côtés des civils victimes de guerres, au moment des commémorations de la Grande guerre, et à la veille du Forum pour la Paix qui se tient à Paris du 11 au 13 novembre. Mercredi dernier, l'ONG Handicap International a organisé une mobilisation devant l'Assemblée nationale pour dénoncer l'augmentation "effrayante" du nombre de civils victimes de guerres, 90% aujourd'hui contre 40% pendant la Première Guerre mondiale (1914/1918).
"Je trouve ça intéressant qu'au moment du centenaire, on réexhume ces "gueules cassées" [expression pour désigner les survivants de la Grande guerre qui ont subi des blessures], souligne Sandrine Mörch.
Un député qui était avec moi sur la manifestation de l'ONG Handicap International disait que les "gueules cassées" d'aujourd'hui étaient les civils qui continuent de mourir sous les bombardements
Sandrine Mörchà franceinfo
"61 pays contaminés par les mines"
La députée affirme que "la population civile d'il y a 100 ans, la nôtre, les Français, et celle qui meurt à l'autre bout du monde aujourd'hui, c'est la même !"
Sandrine Mörch a insisté sur les civils victimes, à l'étranger, des mines antipersonnel. "Les enfants qui sautent aujourd'hui sur les bombes, les gars qui vont travailler leur champ et sautent sur les bombes enfouies il y a dix ans, ce sont des victimes de la même manière, sauf que ce ne sont pas nos gamins qui allaient sur le chemin de la guerre, il y a cent ans, et allaient sauter à l'heure du goûter, non ! Ce sont les enfants des autres, à l'autre bout du monde !", a-t-elle insisté.
Quand un civil saute, et que son pays est truffé de mine, c'est sur 10/20 ans que l'avenir de ce pays est complètement hypothéqué. On ne peut pas cultiver, les infrastructures sont pétées... Quels adultes vont donner les enfants qui ont une béquille ou un moignon à 10 ans ?
Sandrine Mörch
"En fait, on hypothèque complètement l'avenir de tous ces pays, il y a 61 pays contaminés par des mines, et d'autres, où il y a ce qu'on appelle maintenant des "restes d'explosifs de guerre", et qui peuvent rester actif plusieurs décennies après la guerre, cela remplit les camps de gens qui fuient leurs pays", a ajouté la députée.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.