: Vidéo "13h15". Dans un atelier de restauration des avions de chasse pilotés par les as du ciel de la guerre 14-18
Au cours du premier conflit mondial, des pilotes intrépides et glorieux ont jeté les bases de l’aviation de chasse. Ces héros du combat aérien se battaient à bord de coucous improbables, mais très sophistiqués. Les bénévoles de l’association Memorial Flight leur redonnent des ailes… Extrait du magazine "13h15 le dimanche" du 3 décembre.
A l’orée du XXe siècle, l’aviation n’en est qu’à ses débuts. Le premier vol motorisé et contrôlé des frères Wright date de 1903. Au commencement de la Première Guerre mondiale, les aéroplanes sont de frêles structures de bois à peine rigidifiées avec de la toile peinte. En 1914, il n’y a que deux cents avions prêts à voler. Les quelques escadrilles formées vont accueillir ceux qui deviendront les premiers pilotes de chasse, les as du combat aérien : Charles Nungesser, 43 victoires homologuées, Georges Guynemer, 53 victoires, ou René Fonk, l’"as des as" avec 75 victoires…
Des spécialistes de la restauration des appareils anciens estiment que ce qui apparaît aujourd’hui comme rudimentaire était en fait très sophistiqué pour l’époque. "Ce sont les F1 de l’aviation de 14-18, reconnaît l’un d’eux. C’était la pointe de la technologie. Mais ce ne sont pas des avions faciles. Si vous mettez un pilote de Rafale sur ce type d’avion, il ne fait même pas le décollage."
"Vous voyez ce qui sauve le patrimoine français de l’aviation..."
"C’est comme si on était des fabricants d’avions", explique un restaurateur. Aux commandes de ces coucous improbables, les chevaliers du ciel ont livré bataille entre les nuages, loin de l’enfer des tranchées. "Dès qu’on a un doute sur une pièce, on la refait et on remet du neuf. Comme on fait des appareils volants, on privilégie la vie du pilote…", continue le spécialiste. L’un des passionnés de l’association Memorial Flight travaille dans l’élevage de poissons et de crevettes. Un autre est dans le bâtiment, mais il est fils d'un mécanicien d’Air France : "Vous voyez ce qui sauve le patrimoine français de l’aviation..."
Un troisième bénévole détaille les prouesses technologiques déployées par les ingénieurs qui ont mis au point ces machines à bord desquelles tant d’hommes sont morts au combat : "Le manche est l’organe principal de pilotage sur lequel sont placées les détentes de mitrailleuses. Le palonnier commande la gouverne de direction à l’arrière... Le tableau de bord avec les instruments... Le siège avec la ceinture du pilote." Tout est à neuf... Et le frein ? "Il n’y en a pas. Les terrains d’aviation de l’époque sont des champs. Il n’y a pas de piste. Pas de souci pour se poser sans frein sur un carré d’herbe…"
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