Affaire Le Scouarnec : à cause de l'omerta, une affaire de viols hors norme
Les journalistes de Radio France Margaux Stive et Laetitia Cherel, invitées du 23h dimanche 29 novembre, ont suivi l'affaire Le Scouarnec et signent une enquête baptisée L'omerta familiale.
Le silence caractérise l'affaire Joël Le Scouarnec, du nom de ce chirurgien accusé de centaines de viols et d'agressions sexuelles. "Le silence à la fois dans sa famille et dans l'entourage professionnel", précise Laetitia Cherel, journaliste police-justice à la cellule d'investigation de Radio France.
"Sa famille était au courant, son ex-femme sait depuis 1996, d'après les journaux intimes du médecin. Et d'autres membres de sa famille ont avoué qu'ils étaient au courant de ses agissements", renchérit Margaux Stive, elle aussi journaliste police-justice à la cellule d'investigation de Radio France.
Des bébés agressés
"Des médecins savaient aussi puisqu'en 2005 il est condamné à du sursis pour téléchargement d'images pédopornographiques. Il n'a pas d'obligation de soins ni d'interdiction d'exercer. Un psychiatre doute de lui dans l'hôpital où il exerce, mais il ne se passe rien. L'ordre des médecins ne prend aucune sanction. La CGT alerte aussi le directeur, mais il ne se passe rien malgré une enquête en cours", détaille Laetitia Cherel sur franceinfo, dimanche 29 novembre, à la veille du procès de Joël Le Scouarnec pour viol et agression sur quatre fillettes.
"En moyenne, les victimes ont 11 ans, il y a quelques bébés. Ces enfants vont croire pour la plupart que ce sont des agissements médicaux. Souvent, ils ne vont garder aucun souvenir de leur agression et cela va ressortir sous forme de traumatisme beaucoup plus tard dans leur vie", note Margaux Stive.
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