"C'est troublant, on se dit que ce n'est que le commencement" : après la démission de Didier Gailhaguet, le monde du sport veut poursuivre son examen de conscience
Pour la ministre des Sports, comme pour d'autres acteurs du monde sportif, la démission du président de la fédération française des sports de glace Didier Gailhaguet n'est qu'un début.
"Je dois vous dire aujourd'hui que le monde du sport est vraiment ébranlé par ce qu'il s'y passe. Tout le monde, je crois, est choqué. Mais il n'y a pas d'autres solutions que de déconstruire pour mieux reconstruire. Pour que le sport en sorte grandi." Pour Roxana Maracineanu, la ministre des Sports, la démission de Didier Gailhaguet n'est qu'une première étape pour continuer d'assainir la fédération française des sports de glace et le monde sportif en général.
Samedi 8 février, Didier Gailhaguet a démissionné de son poste de président de la fédération française des sports de glace, répondant à la demande de la ministre. Un poste qu'il occupait depuis 21 ans.
Des témoignages en cascade dans d'autres disciplines
David Smétanine, nageur paralympique grenoblois, signataire comme cinquante-trois autres athlètes olympiques français d'une tribune contre les violences sexuelles dans le sport, souhaite que cette démission soit un électrochoc pour toutes les fédérations : "Une fédération, à travers son président, puisqu'il en est responsable, ne peut accepter ces faits-là. Comme par hasard depuis les aveux de Sarah Abitbol, on a appris que dans le football, le judo, il y a eu des affaires semblables. Et c'est troublant car on se dit que ce n'est que le commencement."
Je ne m'arrêterai pas à l'affaire de la fédération française de sports de glace, ce n'est pas la seule.
David Smétanine, nageur paralympiqueà franceinfo
Roxana Maracineanu veut désormais mettre en place tous les outils pour analyser les dysfonctionnements qui permettent à des agissements graves de se produire dans la durée au sein d'une fédération.
Protéger au mieux les jeunes générations
La ministre compte pour cela sur la libération de la parole : "Si ça sort ce n'est pas un hasard, c'est parce que nous avons un président de la République qui a décidé de regarder ce qu'il se passait à l'intérieur de la sphère privée, à l'intérieur de la famille. Aujourd'hui, lorsqu'une femme dit qu'elle est battue, le conjoint ne peut pas dire 'ça ne vous regarde pas'. Si, ça regarde la société parce que l'on parle d'égalité hommes-femmes, on parle de la place de l'enfant et de la protection qu'on doit à cette nouvelle génération qu'on accueille dans les familles et que nous accueillons dans les clubs sportifs."
Roxana Maracineanu précise que de nombreux témoignages et signalements relatant des violences sexuelles dans d'autres disciplines arrivent au quotidien au ministère des Sports.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.