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Emmanuelle Seigner refuse de rejoindre l'Académie des Oscars, qui a exclu son mari Roman Polanski

L'actrice signe une lettre ouverte dans "Le Journal du dimanche".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Emmanuelle Seigner et Roman Polanski, le 27 mai 2017 après la projection de "D'après une histoire vraie" au Festival de Cannes. (LOIC VENANCE / AFP)

Emmanuelle Seigner refuse de rejoindre l'Académie des Oscars. L'actrice entend ainsi protester contre l'exclusion par cette organisation de son mari, le réalisateur Roman Polanski,  le 3 mai dernier, dans la foulée du scandale de harcèlement et d'agression sexuels à Hollywood. La comédienne signe une lettre ouverte dans Le Journal du dimanche, dimanche 8 juillet.

"L'Académie américaine des arts et des sciences du cinéma me propose de la rejoindre, en compagnie d'autres actrices, au nom d'une féminisation par ailleurs nécessaire. Qui peut croire que je ne me sente pas concernée par l'égalité des femmes et des hommes ?", écrit-elle.

Une "insupportable ­hypocrisie" et une proposition "injurieuse"

"Féministe, je le suis depuis toujours, mais comment puis-je faire semblant d'ignorer que l'Académie, il y a quelques semaines, a mis à la porte mon mari, Roman Polanski, pour satisfaire l'air du temps ? La même Académie l'avait récompensé de l'Oscar du meilleur réalisateur pour Le Pianiste en 2003. Curieuse amnésie", poursuit-elle.

"Cette Académie pense probablement que je suis une actrice suffisamment arriviste, sans caractère, pour oublier qu'elle est mariée depuis vingt-neuf ans avec l'un des plus grands metteurs en scène. Je l'aime, c'est mon époux, le père de mes enfants. On le rejette comme un paria et d'invisibles académiciens pensent que je pourrais 'monter les marches de la gloire' dans son dos ? Insupportable ­hypocrisie", dénonce-t-elle, qualifiant cette proposition d'"injurieuse".

Roman Polanski "regrette ce qui s'est passé "

Roman Polanski a plaidé coupable, en 1977, de détournement de mineure pour avoir eu une relation illégale avec une adolescente de 13 ans. Au terme d'un accord amiable, des chefs d'accusation plus graves, dont viol d'une mineure de 13 ans sous l'emprise de stupéfiants, avaient été abandonnés.

Emmanuell Seigner affirme être "la seule à pouvoir témoigner à quel point [Roman Polanski] regrette ce qui s'est passé il y a quarante ans". Et l'actrice de conclure : "Roman n'est en rien cette caricature machiste, symptôme du mal qui ravagerait le cinéma."

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