Insultes d'un policier à l'égard d'une femme victime d'agression sexuelle : "Ces propos n'ont pas leur place dans la police", réagit Marlène Schiappa
La ministre déléguée chargée de la Citoyenneté se dit "profondément choquée" par "les propos tenus par le policier" qui a laissé par mégarde un message insultant sur le répondeur d'une femme de 34 ans qui venait de porter plainte.
"Ces propos n'ont pas leur place dans la police, ils sont profondément choquants", a déclaré Marlène Schiappa à la suite des révélations de Mediapart sur les insultes proférées par un policier à l'égard d'une femme victime d'agression sexuelle. "Je suis très en colère et je me réjouis que le préfet de Police ait immédiatement pris la décision de suspendre ce policier et de diligenter une enquête IGPN pour que toute la lumière sur les circonstances et y compris peut-être la répétition de ces faits puisse être faite."
La ministre déléguée chargée de la Citoyenneté se dit "profondément choquée" par "les propos tenus par le policier" sur la bande sonore diffusée par Mediapart où on l'entend traiter de "pute" une femme venue porter plainte pour agression sexuelle.
"J'imagine la violence pour cette jeune femme qui a le courage d'aller solliciter les forces de l'ordre et qui se retrouve avec un tel message sur son répondeur, c'est odieux, j'en ai la chair de poule pour elle."
Marlène Schiappaà franceinfo
La ministre est revenue sur l'action du gouvernement depuis 2017 "pour tisser et nouer des liens de confiance entre les femmes victimes de violences sexuelles, d'une part, et les forces de l'ordre, d'autre part", notamment sur la formation des forces de l'ordre. "Près de 100 000 policiers et gendarmes ont été formés à mieux accueillir les femmes dans les commissariats et les gendarmeries, et là, ce policer salit le travail qui est accompli, a-t-elle afirmé. Ces propos qui sont immondes ne sont pas représentatifs de l'accueil et de l'écoute qui est apportée aux femmes. Il y a 400 000 interventions par an de policers et gendarmes pour sauver la vie de femmes, parfois au péril de leur vie."
Pour Marlène Schiappa, l'essentiel est de ne pas "entraver le lien de confiance" entre les victimes et la police, "car si on dit aux femmes 'ne portez pas plainte, vous serez mal accueillie dans tous les cas', elles ne portent pas plainte, donc elles ne font pas valoir leurs droits, les violeurs ne sont pas condamnés et c'est ainsi qu'il y a une forme d'impunité qui est entretenue."
Un "devoir d'exemplarité" des forces de l'ordre
"Des personnages grossiers, misogynes ou violents dans la police, hélas il y en a", reconnaît Marlène Schiappa, "mais comme il y en a chez les politiques, chez les journalistes, chez les bouchers, et comme il y en a dans absolument hélas toutes les professions". "La différence", pour la ministre, "c'est le devoir d'exemplarité des forces de l'ordre. On ne peut pas laisser en poste un policier qui tient des propos de la sorte".
C'est pourquoi la ministre s'engage à ce que le policier soit sanctionné très fermement. "Ce policier a tout de suite été suspendu, il y a une inspection de l'IGPN qui est diligentée, et toute les sanctions seront prises, elles devront être exemplaires, pour dire qu'on ne tolère pas de ce type de comportements insultants et immondes face aux femmes dans la police ou dans la gendarmerie."
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