Vidéo "J'avais hyper peur du lynchage médiatique" : Marie Truchot, victime du rappeur Moha La Squale, raconte son combat judiciaire

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Que traversent les victimes de violences quand leur agresseur est une personnalité publique ? En 2020, Marie Truchot porte plainte contre le rappeur Moha La Squale condamné en juillet 2024. Elle raconte.
Marie Truchot, victime du rappeur Moha La Squale raconte la procédure judiciaire Que traversent les victimes de violences quand leur agresseur est une personnalité publique ? En 2020, Marie Truchot porte plainte contre le rappeur Moha La Squale condamné en juillet 2024. Elle raconte. (Mathida Diaby)
Article rédigé par franceinfo - Mathida Diaby
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Marie Truchot est une ex-compagne de Mohamed Bellahmed, alias Moha La Squale. Elle et cinq autres victimes ont accusé le rappeur de violences conjugales. Elle revient sur une procédure longue et difficile sur le plan psychologique.

Des menaces de mort et de viol par centaines. Lorsque Marie Truchot voit son identité révélée dans la presse après sa plainte déposée contre le rappeur Moha La Squale, elle est victime de harcèlement sur les réseaux sociaux. Une nouvelle épreuve après celle vécue durant sa relation avec l'artiste, Mohamed Bellahmed, de son vrai nom. Lorsque leur histoire se termine en 2018, elle veut porter plainte pour violences, séquestration et agressions sexuelles. Elle se rend au commissariat, patiente quarante-cinq minutes, mais renonce : "J'avais hyper peur du lynchage médiatique, d'avoir ses fans sur le dos et de me faire descendre. C'était au-dessus de mes forces." 

La notoriété du rappeur l'effraie. Elle porte finalement plainte en 2020, "poussée" par les révélations de l'actrice d'un des clips du rappeur. Dans l'urgence, elle contacte "en urgence un avocat en plein milieu de la nuit", alors qu'elle n'était "pas forcément prête" à se lancer dans une procédure judiciaire qu'elle voulait entreprendre, mais "pas de cette manière et pas aussi vite". Sa plainte est rendue publique, son identité avec, l'acharnement commence. Elle reçoit des centaines de "menaces de mort et de viol" de la part des fans du rappeur. "Je suis restée dans mon lit deux jours, à pleurer sous ma couette. Ça m'avait anéantie.

"On ne gagne pas d'argent"

La procédure judiciaire dure quatre ans, le tribunal populaire ne se calme pas et son agresseur "ne fait pas grand-chose pour l'épargner". Il publie une vidéo sur son compte Instagram la décrivant comme "une psychopathe folle qui veut détruire sa carrière". "Il y a énormément d'hommes en France qui pensent que la victime gagne à porter plainte", avance Marie Truchot. Mais elle confirme que ce n'est pas le cas.

Frais d'avocat, caution à déposer à la justice, elle explique à quel point une procédure judiciaire coûte cher. "On ne gagne pas d'argent", insiste-t-elle, tout juste de quoi rembourser son avocat et les séances de psychologue dues aux dommages constatés par le médecin de l'unité médico-judiciaire. Le 5 juillet 2024, Moha La Squale est condamné à quatre ans de prison, dont trois fermes, pour violences conjugales, séquestrations et menaces de mort envers six anciennes compagnes. Ce verdict est "un immense soulagement, retrace Marie Truchot, quand on vous reconnaît comme victime, quand on vous dit qu'on te croit, la reconstruction peut vraiment commencer."

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