L'abbé Pierre visé par 17 nouvelles accusations de violences sexuelles, révèle la Fondation qui annonce changer de nom

Ces nouveaux témoignages s'ajoutent aux premières révélations visant l'abbé, rendues publiques il y a sept semaines.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'abbé Pierre à Saint-Omer (Pas-de-Calais), le 16 septembre 2002. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

De nouvelles révélations, sept semaines après les premières. Dix-sept nouveaux témoignages accusent l'abbé Pierre de violences sexuelles commises entre les années 1950 et 2000, selon un rapport du cabinet spécialisé Egaé relayé par la Fondation Abbé-Pierre, qui annonce par la même occasion changer de nom. 

Après de premières révélations visant l'abbé, "le mouvement Emmaüs a mis en place un dispositif d’écoute géré par le groupe Egaé. Ce dispositif a reçu de nombreux témoignages concernant des agissements de l’abbé Pierre", rapporte la fondation. "Dix-sept d’entre eux sont présentés dans une synthèse élaborée par le groupe Egaé, et concernent des violences sexuelles commises par l’abbé Pierre sur des femmes mineures et majeures", poursuit-elle, ajoutant que "la violence et l’extrême gravité de certains de ces nouveaux témoignages ont suscité un nouveau choc au sein de nos organisations".

Ces nouveaux témoignages font état de contacts "non sollicités sur les seins", de "baisers forcés", de "fellations forcées", mais aussi de "contacts sexuels répétés sur une personne vulnérable", "d'actes répétés de pénétration sexuelle" ou encore de "contacts sexuels sur une enfant". Les faits dénoncés ont eu lieu en France mais également aux Etats-Unis, au Maroc ou encore en Suisse, selon le rapport d'Egaé. Les personnes ayant témoigné sont ou ont été bénévoles d'Emmaüs, salariées de lieux dans lesquels l'abbé Pierre a séjourné, membres de familles proches du prêtre, ou encore des personnes rencontrées lors d'événements publics.

Un lieu de mémoire fermé définitivement

La première vague de témoignages visant l'abbé Pierre, déclenchée le 17 juillet, a provoqué une onde de choc en France tant cette figure de lutte contre la pauvreté et le mal-logement faisait figure d'icône. 

Réaffirmant son "soutien total" aux victimes, la Fondation Abbé-Pierre a fait part vendredi de sa décision de changer de nom. Emmaüs a de son côté annoncé la fermeture définitive du lieu de mémoire dédié à l'abbé à Esteville (Seine-Maritime), village où il est enterré.

Une commission d'experts indépendants va parallèlement être constituée, "afin notamment de comprendre et d'expliquer les dysfonctionnements qui ont permis à l'abbé Pierre d'agir comme il l'a fait pendant plus de cinquante ans", écrivent les organisations dans un communiqué commun.

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