Le producteur Dominique Besnehard accusé d'agressions sexuelles, l'ancien agent se défend
Les témoignages se multiplient, depuis le lancement du mouvement #MeTooGarçons. Dans une longue enquête, jeudi 29 février, le magazine L'Obs révèle les témoignages d'acteurs dénonçant des violences sexuelles dans le milieu du cinéma. L'hebdomadaire publie notamment les témoignages de deux hommes, Farouk Benalleg et Pierre Bégué, qui accusent le producteur et ancien agent Dominique Besnehard d'agression sexuelle.
Farouk Benalleg était jeune comédien quand il dit avoir rencontré le coproducteur de la série Dix pour cent, en 1994. "Dominique m'a immédiatement invité à l'Olympia voir Julien Clerc, m'a emmené dans les coulisses, où j'ai croisé toutes les stars possibles, puis on a dîné avec Catherine Deneuve. Vous imaginez pour un jeune acteur ! J'étais émerveillé!, assure-t-il auprès de L'Obs. Et puis d'un coup, dans la rue, il s'est approché de moi et m'a roulé un patin. Je suis passé du paradis à l'enfer, en une seconde".
L'acteur en devenir affirme avoir dit à Dominique Besnehard : "Je ne veux pas de ça." "Le lendemain, je suis retourné à l'agence Artmedia, mais là, Dominique Besnehard m'a alors envoyé chier, en me traitant de cafard, devant une trentaine de personnes. Pour moi, c'était terminé", avance-t-il.
"Je les ai peut-être dragués, et alors ?"
Dans cet article, L'Obs rapporte aussi le témoignage de Pierre Bégué. En 2017, cet aspirant comédien devenu agent immobilier a envoyé un e-mail à l'ancien agent, "après plusieurs psychanalyses et avoir définitivement abandonné mon rêve d'être acteur". "Cela fait dix ans que j'ai honte de m'être laissé embrasser, toucher et abuser dans ma faiblesse ou ma naïveté. Certes, tu ne m'as pas violé mais, même tant d'années après, je souffre et souffrirai à jamais d'avoir été considéré tel un bout de viande", a-t-il écrit au producteur. Et ce dernier d'ajouter : "Les promesses que tu m'avais faites n'ont jamais été respectées."
Contacté par L'Obs, Dominique Besnehard réfute vivement ces accusations. "Je les ai peut-être dragués, et alors ?", réagit le producteur. "Moi, vous me reprochez quoi ? D'avoir dragué ? Draguer est une chose, abuser de son pouvoir en est une autre. Jamais de ma vie je n'ai promis un rôle contre une faveur !", assure-t-il. L'ancien agent, figure du cinéma français, ajoute que les questionnements autour de l'emprise dans le cinéma "sont récents, ils n'étaient pas dans les consciences à l'époque".
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