Loiret : de jeunes sapeurs-pompiers victimes d'actes de pédophilie
Deux encadrants locaux des sapeurs-pompiers ont été mis en examen.
Des agressions sexuelles ont été commises pendant plus de dix ans, sur une quinzaine de jeunes sapeurs-pompiers, âgés de 12 à 16 ans, de la part d'encadrants à Corbeilles-en-Gâtinais (Loiret), révèle mercredi 26 février France Bleu Orléans. Une information judiciaire est ouverte et deux pompiers volontaires, Stéphane G. et Quentin V., ont été mis en examen par la justice.
Un signalement effectué le 31 juillet 2019 par le président de l'Union des sapeurs-pompiers du Loiret, le capitaine Michel Gougou, a conduit le parquet de Montargis à ouvrir une enquête préliminaire. Plusieurs éventuelles victimes ont alors été auditionnées. Le 5 août dernier, le président de la section des jeunes sapeurs-pompiers de Corbeilles-en-Gâtinais-Bellegarde, Stéphane G., a été interpellé et placé en garde à vue. Une information judiciaire a été ouverte, cet homme de 50 ans a été mis en examen par le juge d'instruction de Montargis pour agression sexuelle sur mineur de 15 ans et mineur de plus de 15 ans, ainsi que pour corruption de mineurs. Il a ensuite été placé en détention provisoire et est toujours incarcéré à ce jour.
Un "gourou"
Plusieurs éléments de l'enquête ont fait apparaître que ce Stéphane G. recevait chez lui de jeunes garçons, tous élèves pompiers, a appris France Bleu Orléans. Des fêtes étaient organisées en tenue légère ou nu, le tout agrémenté de tabac et d'alcool. Huit victimes se sont pour l'instant déclarées. Les premiers témoignages d'attouchements ou d'agressions sexuelles remontent à 2005.
Selon une source proche de l'enquête, Stéphane G. est célibataire et sans enfants, pompier volontaire depuis 1995 et adjudant-chef. Il est décrit comme un "gourou, avec une emprise sur les jeunes", à tel point que l'une de ses victimes, Quentin V. est devenu à son tour un agresseur présumé. Responsable de l'amicale des sapeurs-pompiers de Corbeilles-en-Gâtinais, ce jeune homme de 22 ans est notamment soupçonné d'avoir abusé de sept filles et garçons. Il a été mis en examen en janvier 2020 pour agression sexuelle sur mineur et pour proposition et diffusion de messages à caractère pornographique à des mineurs. Il a été laissé libre et placé sous contrôle judiciaire.
Les deux mis en cause minimisent ou nient partiellement les faits. L'enquête se poursuit, avec notamment l'exploitation de matériel informatique.
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