Nette hausse des violences sexuelles et des coups et blessures sur l'année 2019, selon les statistiques du ministère de l'Intérieur
Les violences sexuelles ont augmenté de 12% et les coups et blessures volontaires de 8%.
Les services du ministère de l'Intérieur ont enregistré en 2019 une hausse de 12% des violences sexuelles et une hausse de 8% des coups et blessures volontaires, indique le bilan statistique Insécurité et délinquance pour l’année 2019, réalisé par le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI). Ce bilan souligne également un pic des "dégradations et violences et outrages à l’égard des personnes dépositaires de l’autorité publique" autour des manifestations des 'gilets jaunes'.
"Après une année 2018 marquée au niveau national par une hausse sensible du nombre de violences sexuelles enregistrées (19%), l’année 2019 affiche également une augmentation très nette de ces violences (12%) même si d’ampleur un peu moindre. À l’exception des Alpes-de-Haute-Provence et du Cantal, la hausse est généralisée", indique le communiqué du ministère. D'après le ministère de l'Intérieur, ce bilan est notamment à mettre en lien avec "la libération de la parole des victimes" : la part des victimes ayant porté plainte en 2019 pour des faits remontant à plus d’un an a augmenté, en particulier celle des plaintes pour des faits remontant à plus de cinq ans.
880 homicides en 2019
Autre phénomène en nette progression, "les coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans ou plus enregistrent une forte hausse en 2019 (8%) résultant essentiellement de celle des violences intrafamiliales enregistrées (14% en 2019). Hors violences intrafamiliales, l’augmentation des coups et blessures volontaires est limitée à 4%. À l’exception de l’Aude, des Hautes-Alpes et de la Somme, la hausse est généralisée sur le territoire". Sur l'année dernière, "le nombre de victimes d’homicides enregistrés est en hausse (4% sur un an) et s’élève désormais à 880 victimes, dont quatre en lien avec un attentat terroriste".
Le ministère de l'Intérieur souligne par ailleurs une "forte progression des escroqueries et infractions assimilées" ( 11%), accentuant une tendance à la hausse. Parmi les données en baisse, les "destructions et dégradations volontaires de biens" diminuent très légèrement (-1%), "alors que 2018 avait été marquée par une très forte progression en fin d’année, dans un contexte de manifestations sociales. Cette baisse est visible sur tout le territoire à l’exception de l’IÎle-de-France, de la Corse et de la Nouvelle-Aquitaine."
Des chiffres révisés avec la requalification des crimes et délits
"Les vols avec violence enregistrés" reculent légèrement de 2%, mais le ministère souligne une exception notable : la "forte hausse observée dans les Pays-de-la-Loire". Ce type de délinquance concerne surtout les jeunes, "avec un pic entre 18 et 24 ans". Les "vols sans violence contre des personnes" repartent, eux, à la hausse ( 3 %). Les "vols liés aux véhicules" continuent à diminuer globalement en 2019. Quant aux "cambriolages de logements", ils sont stables au niveau national, mais en augmentation dans les Hauts-de-France et la Bourgogne-Franche-Comté.
Dans ce bilan annuel, le phénomène des 'gilets jaunes' est particulièrement observé, à travers les données sur les "dégradations et violences et outrages à l’égard des personnes dépositaires de l’autorité publique". Sur l’ensemble des samedis de la période, "l’indicateur synthétique de l’impact des manifestations 'gilets jaunes' a plus que doublé" par rapport à l’année précédente, notamment à Bordeaux ( 180%), Charleville-Mézières ( 164%), Rouen ( 116%), Toulouse et Caen ( 113% chacune) et Paris ( 107%).
C'est la 4e édition de ce bilan statistique qui complète et affine la première photographie de la délinquance en 2019 publiée le 16 janvier 2020. Les chiffres révisés prennent notamment en compte des requalifications des crimes et délits. "Les données relatives à la délinquance enregistrée par la police et la gendarmerie nationales sont systématiquement complétées par des résultats de l’enquête de victimation Cadre de vie et sécurité (CVS) auprès d’un échantillon de la population, car les victimes d’infractions ne déposent pas toujours plainte", précise le ministère.
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