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Yvelines : l'élue de Saint-Germain-en-Laye Agnès Cerighelli condamnée pour des injures homophobes

L'élue, exclue de La République en marche en 2018, a été condamnée lundi à 4 000 euros d'amende, dont 2 000 avec sursis, et à indemniser cinq associations de lutte contre l'homophobie. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'élue d'opposition de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) Agnès Cerighelli, le 17 juin 2019.  (MAXPPP)

Six mois de prison avec sursis et 140 heures de travail d'intérêt général avaient été requis à son encontre. Agnès Cerighelli, élue d'opposition de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), a été condamnée à 4 000 euros d'amende, dont 2 000 avec sursis, et à indemniser cinq associations de lutte contre l'homophobie pour deux tweets jugés injurieux à l'égard des personnes homosexuelles, lundi 17 février par le tribunal correctionnel de Versailles.

Agnès Cerighelli a en revanche été relaxée des chefs de "provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l'orientation sexuelle", pour un message du 25 mars 2019 dans lequel elle qualifiait le "lobby LGBT" de "secte" faisant usage "du mensonge et de la propagande" pour faire avancer sa cause.

L'élue, exclue de LREM en septembre 2018, a été condamnée pour injure homophobe pour deux messages du 28 et 29 mars 2019. Dans le premier, elle parle des "activistes LGBT" comme d'un "lobby infâme et pervers". Dans le second, elle compare le "rainbow flag", symbole des militants LGBT, au port de l'étoile jaune imposé par Heydrich aux juifs en 1941. Agnès Cerighelli, candidate à la mairie de Saint-Germain-en-Laye pour les prochaines municipales, est en outre contrainte de publier le jugement sur son compte Twitter d'ici dix jours.

La justice de nouveau saisie dimanche

La justice l'a également enjointe à supprimer le tweet du 28 mars sous trois jours, celui du 29 mars ayant déjà disparu. Enfin, l'élue doit verser 1 000 euros de dommages et intérêts à chacune des cinq associations jugées recevables par le tribunal. 

"Agnès Cerighelli a construit sa carrière politique en diffusant des propos de haine contre les homosexuels et les musulmans sur les réseaux sociaux", a réagi Etienne Deshoulières, avocat de l'association Mousse. "Cette décision démontre qu'il n'est plus possible de faire de la haine une stratégie politique viable", s'est-il réjoui.

Dimanche, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a annoncé avoir saisi la justice pour "provocation à la haine" après la diffusion de nouveaux messages d'Agnès Cerighelli sur son compte Twitter. 

"Vouloir que Paris et Marseille soient dirigées par des maghrébines de confession musulmane, c'est trahir la France, son identité et son histoire", avait écrit dans un de ses messages l'élue, exclue de La République en marche en septembre 2018. 

"S'habituer à ce genre de dérapage, rester impassible face à des propos aussi répugnants, c'est faire gagner la haine et reculer la République", a tweeté Christophe Castaner en réponse, précisant avoir signalé les propos au procureur de la République.

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