"Ocean Viking" : "deux tiers" des migrants à bord du navire seront accueillis par neuf pays européens, assure Gérald Darmanin

Gérald Darmanin salue "la solidarité européenne". Invité du journal de 20 heures de TF1, le ministre de l'Intérieur a assuré que "deux tiers" des migrants à bord de l'Ocean Viking seront ensuite accueillis par d'autres pays du continent. Les 234 migrants vont accoster au port militaire de Toulon vendredi matin.

Neuf Etats ont déjà donné leur accord, a déclaré le ministère de l'Intérieur : l’Allemagne, la Croatie, la Roumanie, la Bulgarie, la Lituanie, Malte, le Portugal, le Luxembourg et l’Irlande. "Nous l'avons proposé aux Italiens et ils n'ont pas voulu", a-t-il regretté. Ce direct est désormais terminé.

 Rome n'a pas goûté les critiques de Paris. "La réaction de la France face à la requête d'accueillir 234 migrants, quand l'Italie en a accueilli 90 000 seulement cette année, est totalement incompréhensible", a déclaré le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Piantedosi, jeudi 10 novembre. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait plus tôt dénoncé le "choix incompréhensible" de l'Italie qui a refusé de laisser le navire humanitiare "Ocean Viking" accoster sur son territoire. 

L"Ocean Viking" dans le port de Toulon vendredi 11 novembre. Le ministre de l'intérieur a annoncé jeudi 10 novembre accueillir le navire humanitaire en France. "J'ai bien précisé, à la demande du président de la République, que c'est à titre exceptionnel que nous accueillons ce bateau, au vu des quinze jours d'attente en mer que les autorités italiennes ont fait subir aux passagers", a déclaré Gérald Darmanin à l'issue du Conseil des ministres. Les migrants qui ne répondront pas aux critères de demandeurs d'asile "seront reconduits directement", a-t-il précisé. 

"Un soulagement teinté d'amerture" pour SOS Méditerranée. L'ONG, à la recherche d'un port sûr depuis 20 jours pour les 234 migrants qu'elle a sauvés à bord de l'Ocean Viking a réagi à l'annonce de l'accueil du bateau à Toulon par la France. "La situation de l'Ocean Viking montre qu'il est urgent que les Etats européens mettent en place un mécanisme de répartition pérenne" pour les migrants sauvés en Méditerranée, a insisté auprès de l'AFP la directrice de SOS Méditerranée Sophie Beau, dénonçant le "calvaire vécu par les rescapés à bord" du bateau humanitaire.

 Le bras de fer avec Rome se poursuit. Gérald Darmanin a dénoncé le "comportement inacceptable" de l'Italie, qui a refusé d'accueillir le navire humanitaire. Rome a "pris le parti de ne pas se comporter comme un Etat européen responsable", a-t-il affirmé, notant que la France "tirera les conséquences" de l'attitude italienne sur les autres aspects de sa "relation bilatérale". "Il faut que les Italiens respectent la règle européenne", qui stipule que c'est dans le port le plus proche que le bateau doit débarquer, avait affirmé jeudi matin sur France 2 le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.

 Plusieurs évacuations sanitaires à bord dès aujourd'hui. Avant l'annonce de l'accueil du navire à Toulon, le gouvernement avait fait savoir un peu plus tôt qu'il procédait à l'évacuation sanitaire de quatre personnes à bord du navire humanitaire (trois migrants et un accompagnateur). Elles ont été prises en charge à l'hôpital de Bastia (Haute-Corse), où la cellule d'urgence médico-psychologique (CUMP) a été ouverte, a appris France Télévisions.