Immigration : le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, veut prolonger la rétention administrative jusqu'à 210 jours

Actuellement, cette durée maximale dans un centre est applicable uniquement en matière terroriste.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau à l'Assemblée nationale, le 2 octobre 2024. (THOMAS SAMSON / AFP)

Il maintient sa ligne dure sur l'immigration. Bruno Retailleau souhaite prolonger jusqu'à 210 jours la durée de la rétention administrative des migrants en situation irrégulière, dans un entretien publié par le Figaro magazine, mercredi 2 octobre. "Pour les actes terroristes la loi française prévoit déjà un délai pouvant aller jusqu'à 210 jours. Pour les crimes les plus graves, notre main ne doit pas trembler, il faut aller jusqu'à 180 jours, voire 210 jours", déclare le ministre de l'Intérieur à l'hebdomadaire.

D'abord fixée à 10 jours en 1993, la durée en centre de rétention administrative (CRA) a été portée de "manière exceptionnelle" à 90 jours avec la loi Collomb de 2018, et 210 jours, soit sept mois environ, en matière terroriste. Le ministre de l'Intérieur veut que tous les cas puissent être alignés sur cette durée. "Cela nécessite le vote d'une loi mais chacun prendra ses responsabilités devant le peuple", ajoute-t-il.

Les associations d'aide en ligne de mire

Bruno Retailleau indique en outre qu'il va demander "aux préfets qu'ils fassent systématiquement appel de la libération d'un CRA, même si cet appel n'est pas suspensif". Un étranger peut en effet faire appel de son placement par le préfet auprès d'un juge des libertés et de la détention dans les 48 heures. Dans la ligne de mire du ministre figurent également les associations intervenant dans ces centres et chargées d'apporter une aide juridique et sociale aux personnes retenues. Il souhaite transférer cette compétence à l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) car les associations, juge-t-il, "sont juge et partie".

Le nouveau locataire de la place Beauvau veut en outre conditionner la "politique de visas à la délivrance des laissez-passer" consulaires, documents indispensables pour renvoyer les étrangers dans leurs pays d'origine. Il entend "dialoguer" avec le ministre des Affaires étrangères. Cette piste a été évoquée la veille par le Premier ministre, Michel Barnier, lors de son discours de politique générale. Estimant que les Français sont "trop généreux, sans être payés de retour", Bruno Retailleau affirme qu'en 2023, la France a délivré au Maroc 238 750 visas mais n'a obtenu "que 725 laissez-passer". L'Algérie a, elle, obtenu 205 853 visas et "n'a repris que 2 191 de ses ressortissants", selon le ministre.

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