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Immigration : plusieurs membres de l'opposition dénoncent le virage à droite d'Emmanuel Macron

Face aux membres de sa majorité, lundi 16 septembre, Emmanuel Macron a durci le ton sur la question migratoire, provoquant l'ire de certains élus de l'opposition.

Article rédigé par franceinfo, Julie Marie-Leconte
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Emmanuel Macron pendant un discours, le 15 juillet 2019 à Belgrade, en Serbie. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"Vous n'avez qu'un opposant sur le terrain, c'est le Front national [désormais Rassemblement national]", a lancé lundi soir Emmanuel Macron aux membres de la majorité. Une réunion lors de laquelle il a défendu une vision plus ferme de l'immigration, jugeant que face à une gauche absente sur cette question, "les classes populaires ont donc migré vers l'extrême droite".

Une "bipolarisation cynique", répond le député communiste Sébastien Jumel. "Il a peur d'être rattrapé par les questions économiques et sociales, et comme le champ économique et social reprend le dessus, il se déporte sur les sujets sociétaux."

Marine Le Pen, c'est l'assurance tous risques d'Emmanuel Macron.

Sébastien Jumel, député communiste

à franceinfo

Parler immigration pour ne pas parler retraites ou pouvoir d'achat, Emmanuel Macron joue les apprentis sorciers, selon Eric Coquerel, député La France insoumise. "Le problème central aujourd'hui dans ce pays, qui explique la question du chômage, du manque de croissance économique, les questions climatiques, ce n'est pas l'immigration, tranche le député de Seine-Saint-Denis. Monsieur Macron est irresponsable."

Ce durcissement de ton sur l'immigration est la preuve qu'Emmanuel Macron ne tient pas sa promesse du "et de droite et de gauche", pour certains élus socialistes. "J'ai bien compris que Nicolas Sarkozy est devenu le 'spin doctor' du président Macron. Emmanuel Macron est désormais à la fois le président des riches et un président de droite que la gauche battra à l'occasion des élections municipales", prédit le député du Val-de-Marne Luc Carvounas.

La majorité serre les rangs

Mais l'opposition à droite n'a pas non plus envie de laisser le champ libre à la majorité. "Aux Français de ne pas tomber dans ce piège, l'élection présidentielle est dans deux ans et demi", prévient Daniel Fasquelle, député Les Républicains du Pas-de-Calais. "Que monsieur Macron fasse le job et ensuite on verra. Il y aura d'autres propositions que celles de Marine Le Pen ou celles d'Emmanuel Macron." Pour l'instant, la majorité serre les rangs et tient la ligne, celle de la nécessité d'un débat sans tabou.

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