Loi immigration : "C'est une reculade", juge le député LR du Lot Aurélien Pradié
"C'est une reculade", affirme mardi 14 novembre sur franceinfo le député LR du Lot Aurélien Pradié, après le durcissement du projet de loi immigration par la chambre haute, alors que le président des Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, évoque "une vraie victoire" avant le vote solennel. Le député LR appelle ses "amis politiques" à "être cohérent".
Après le Sénat, le texte doit ensuite être examiné par l'Assemblée nationale. Aurélien Pradié rappelle que Les Républicains avaient fixé deux lignes rouges, la première étant de réformer la Constitution. "Tous les efforts que nous produisons sont vains si on ne reprend pas la main sur le droit européen", explique-t-il, regrettant de n'avoir obtenu aucun engagement sur le sujet de la part du gouvernement lors des débats au Sénat.
La deuxième ligne rouge d'après Aurélien Pradié concerne l'article 3 et la régularisation "quasi-automatique" des travailleurs sans papiers dans les secteurs en tension. "Le nouvel article qui a été rédigé dit la chose suivante : un clandestin pourra lui-même demander sa régularisation", dénonce-t-il se refusant "catégoriquement" de voter cette mesure. "C'est l'inverse des engagements que la droite républicaine a pris depuis des années", avance-t-il redoutant également de voir les tribunaux "débordés" par les demandes à venir.
"S'il faut revenir à des élections, nous reviendrons à des élections"
"Je ne suis pas sénateur, je suis député et la position que je porte d'intransigeance sur le sujet de l'immigration, c'est une position que beaucoup de députés Républicains vont porter dans les jours qui viennent", affirme Aurélien Pradié parlant de "sujet vital". "L'intransigeance est devenue une vertu politique : si nous ne reprenons pas la main sur la question migratoire, nous n'avancerons pas d'un millimètre". Un enjeu majeur selon lui pour son parti et les échéances électorales à venir. "Il faut que la droite tienne bon, qu'elle soit un point de repère qui ne vacille pas au fur et à mesure des accords sénatoriaux".
Aurélien Pradié refuse également de soutenir le projet de loi initial du gouvernement. En cas de 49.3 pour faire adopter le texte, il est "évident" pour l'élu LR qu'il faudra déposer une motion de censure. "Le gouvernement tient de manière artificielle, ce qui est irresponsable aujourd'hui, ce n'est pas d'aller jusqu'à une motion de censure, mais de faire semblant que tout va bien, que ça tiendra bien encore un peu", fustige-t-il. D'après le député, dans une démocratie, "il faut accepter de prendre des risques". "S'il faut revenir à des élections, nous reviendrons à des élections", conclut-il.
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