Avortement : "Ce qu'on doit aux femmes qui souhaitent avoir accès à l'IVG, c'est que ce soit simple", déclare Aurore Bergé

La ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes veut accentuer le "soutien aux centres de premiers secours et d'information des femmes", a-t-elle déclaré vendredi.
Article rédigé par franceinfo
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Des manifestants rappellent que l'IVG est un droif fondamental, lors des célébrations de l'inscription de l'avortement dans la Constitution, place du Trocadéro, lundi 4 mars 2024. (MATHILDE KACZKOWSKI / HANS LUCAS)

Invitée vendredi 8 mars sur franceinfo, la ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, a indiqué que "ce qu'on doit aux femmes qui souhaitent avoir accès à l'IVG, c'est que ce soit simple, parce que c'est un acte médical qui est maintenant inscrit dans notre Constitution et qui doit être partout protégé et garanti". Elle assistera dans la matinée, aux côtés d'Emmanuel Macron, à la cérémonie publique de scellement de la loi constitutionnelle du 8 mars 2024 portant sur la liberté de recourir à l'interruption volontaire de grossesse. "C'est une grande journée. On est le 8 mars, journée internationale des droits des femmes et en ce jour, la France va être le premier pays au monde à inscrire l'IVG dans cette Constitution", a souligné la ministre. Mais, "ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas garantir l'effectivité des droits".

La ministre a annoncé qu'elle allait "rencontrer tous les moteurs de recherche" car il existe des "entraves" sur Internet, "malgré la loi". Les "sites qui veulent culpabiliser, désinciter les femmes, désinformer les femmes sortent très en tête", a-t-elle déploré. Elle souhaite ainsi que les moteurs de recherche revoient leurs référencements "parce qu'il faut que ce soit de l'information et de non de la désinformation". La ministre a rappelé que les anti-IVG cherchent toujours à "entraver" ce droit. "Encore cette semaine, le centre de Planning familial de Strasbourg a été attaqué", s'est-elle insurgée.

Accentuer le "soutien aux centres de premiers secours et d'information des femmes"

Pour garantir "l'effectivité" de la liberté de recourir à l'avortement, la ministre veut accentuer le "soutien aux centres de premiers secours et d'information des femmes", comme le Planning familial. Elle a salué le travail des centres qui "reçoivent, orientent des femmes, des jeunes filles de manière anonyme, confidentielle et qui les accompagnent dans leur accès au droit".

Le Planning familial réclame l'autorisation de pratiquer des IVG instrumentales dans les centres de planification, les centres de santé sexuelle mais Aurore Bergé s'est montrée sceptique : "C'est une discussion qu’on doit avoir avec le ministère de la Santé. Il faut toujours garantir la sécurité du parcours à l'IVG, notamment instrumentale, parce que ça reste un acte chirurgical." La ministre estime par ailleurs que "l'élargissement aux sages-femmes est déjà une garantie supplémentaire extrêmement importante de l'effectivité de ce droit". Le décret de décembre 2023 qui autorise les sages-femmes à pratiquer les IVG "instrumentales" va être réécrit car il requiert actuellement la présence de quatre médecins spécialisés. "C'était à la volonté des législateurs, ça avait été une disposition parlementaire qu’on avait souhaitée introduite, je l’avais votée" mais "c'était très, trop, encadré".

Elle précise que "les décrets sont en train d’être finalisés par la ministre de la Santé". Ils seront publiés "normalement à la fin du mois". Cela "veut dire que vous passez d'un potentiel de 5 600 gynécologues obstétriciens qui pratiquaient les IVG chirurgicales à 25 000 sages-femmes vont pouvoir le pratiquer", s'est félicitée la ministre, alors que 17 % des femmes doivent changer de département pour recourir à l'IVG selon les données de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees). "On a un sujet de démographie médicale sur cette profession comme sur beaucoup de professions, que ce soit les gynécologues obstétriciens ou les sages-femmes", répond Aurore Bergé.

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