IVG dans la Constitution : les principales réactions politiques françaises après le vote historique du Parlement

La France est devenue lundi le premier pays au monde à inscrire explicitement dans sa Constitution l'interruption volontaire de grossesse.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des personnes se sont rassemblées pour célébrer l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution française, près de la Tour Eiffel, place du Trocadéro à Paris, le 4 mars 2024. (ADNAN FARZAT / NURPHOTO / AFP)

Un vote historique. La France est devenue, lundi 4 mars, le premier pays au monde à inscrire explicitement dans sa Constitution l'interruption volontaire de grossesse, après l'approbation du Parlement réuni en Congrès au château de Versailles. Le consensus a été massif, avec un vote favorable de 780 parlementaires, contre seulement 72 voix opposées.  Franceinfo revient sur les principales réactions politiques postées sur X (ex-Twitter), face à cette révision constitutionnelle historique, fruit d'une bataille politique et féministe engagée de longue date.

Au sein de la majorité

Après avoir salué un "message universel", le président de la République Emmanuel Macron a invité les Français à célébrer "ensemble l'entrée d'une nouvelle liberté garantie dans la Constitution par la première cérémonie de scellement de notre histoire ouverte au public". Le Premier ministre Gabriel Attal a célébré "une deuxième victoire pour Simone Veil et pour toutes celles qui ont ouvert la voie". Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, a de son côté considéré que "ce vote historique nous honore", affirmant que "par cet acte fort, la France renoue ainsi avec son universalisme, au-delà des clivages partisans".

Un message plus personnel a été posté par Aurore Bergé, ministre déléguée à l'Egalité entre les femmes et les hommes : "Pour toi, maman. Pour toi, ma fille. Pour toutes nos mères. Pour toutes nos filles. Pour toujours ! Liberté !" L'ex-Première ministre Elisabeth Borne a choisi de rendre hommage "à Simone Veil et à toutes les femmes qui se sont battues pour le droit à l'IVG". Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, a qualifié le vote d'"un appel au monde entier à protéger toutes les femmes et leur garantir la liberté de choix".

Au sein de la droite

Le président des Républicains, Eric Ciotti, a lui aussi "salué une excellente nouvelle" et a dit avoir "voté en faveur de la constitutionnalisation de l'IVG". La secrétaire générale du parti de droite, Annie Genevard, s'est montrée plus nuancée : "Parce que je soutiens la loi Veil mais parce que je refuse sa constitutionnalisation qui fait courir un risque à la clause de conscience des médecins et peut concourir à l'allongement des délais au nom d'une liberté désormais garantie, j'ai choisi de m'abstenir." Le député Aurélien Pradié s'est pour sa part réjoui "que la liberté des femmes à disposer de leur corps sera gravée dans le marbre commun".

A l'extrême droite, Marine Le Pen, la leader du Rassemblement national, avait annoncé son intention de voter en faveur de la constitutionnalisation de l'IVG, "même si personne en France ne met en danger son accès". Selon la députée du PAs-de-Calais, "cette constitutionnalisation est peut-être la seule 'victoire' qu'Emmanuel Macron aura à mettre sur son bilan au bout de dix ans".

Au sein de la gauche

Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, a choisi d'honorer la mémoire des femmes "décédées, jugées, condamnées, (...) qui se battent partout dans le monde pour leur liberté". Il cite notamment "Gisèle Halimi, Simone Veil, Yvette Roudy" mais aussi "les féministes anonymes, les associations du MLF au Planning familial", et plus globalement, "toutes les femmes"Boris Vallaud, président du groupe PS à l'Assemblée nationale, a écrit de son côté : "Bravo à celles qui se sont battues pour ce jour."

Dans les rangs de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a fait une plongée dans le passé : "Au moment où est votée cette inscription du droit à l'IVG dans la Constitution, reviennent en mémoire ces années où c'était un crime. Où des femmes mouraient, où les jeunes vivaient dans la hantise de devoir y recourir." Le leader d'extrême gauche a salué "toutes celles et ceux qui ont porté ce combat". Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, a fait part de sa "fierté" et de son "émotion", spécifiant que "la lutte pour nos droits continue, encore et toujours". La députée Clémentine Autain s'est réjouie d'"une défaite pour les réactionnaires, les obscurantistes, les antichoix". François Ruffin a partagé son espoir que "notre pays éclaire le chemin, qu’il serve de point d’appui pour les femmes, partout dans le monde".

La sénatrice écologiste Mélanie Vogel a également partagé son émotion : "C'est historique, nous l'avons fait ! Plus jamais les faiseuses d'anges, les cintres, les aiguilles, les mortes : l'avortement est désormais inscrit dans notre texte suprême, la Constitution." Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a enfin salué "un signe d'espoir aux femmes qui luttent encore pour l'accès à ce droit fondamental".

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