Loi Veil : l'engagement pour les femmes
Simone Veil a marqué l’histoire de la France par sa loi légalisant l’avortement. Retour sur un combat intense, au service des femmes.
"Il suffit d’écouter les femmes", disait Simone Veil, en 1974, devant l’Assemblée nationale. "Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. C’est toujours un drame, cela restera toujours un drame", déclare la ministre de la Santé, devant un hémicycle essentiellement composé d’hommes. "Je pense que la situation actuelle est une situation injuste et mauvaise. Elle est injuste pour les femmes, car la loi pénale actuelle est plus rigoureuse pour les femmes modestes, qui ne savent pas quoi faire quand elles se retrouvent face à une grossesse qu’elles ne peuvent vraiment pas assumer", expliquait-elle.
Sa propre majorité hostile au projet de loi
Avant la loi Veil, 300 000 femmes avortaient clandestinement chaque année en France. Les associations féministes s’étaient alors mobilisées. En 1971, "343 salopes", comme elles se surnomment, signent un manifeste où elles déclarent avoir interrompu leur grossesse. Partisans comme opposants se font entendre. En 1974, Simone Veil reçoit des centaines de lettres d’insultes et de menaces. Un débat qui se déplace à l’Assemblée. Durant trois jours, elle va affronter les attaques d’une partie de sa propre majorité, hostile au projet de loi.
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