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Affaire Karachi : la CJR va enquêter sur Balladur et Léotard

Cette enquête se place dans le cadre du volet financier de l'affaire Karachi qui porte sur le financement présumé illicite de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995. Ce dernier affirme, une nouvelle fois, que sa campagne était irréprochable.
Article rédigé par franceinfo
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  (© MaxPPP)

En janvier 2014, France Info avait révélé que le parquet de Paris avait demandé la saisine de la Cour de justice de la République (CJR) pour enquêter sur le rôle de l'ex-Premier ministre Edouard Balladur et son ancien ministre de la Défense François Léotard dans l'affaire dite Karachi. C'est chose faite. On a appris ce lundi que la commission des requêtes "a donné son feu vert" à la saisine de la commission de l'instruction" de la CJR.

Concernant Edouard Balladur, la commission d'instruction de la CJR se penchera sur les rétrocommissions liées à des contrats d'armement susceptibles d'avoir financé sa campagne présidentielle en 1995, mais aussi sur d'éventuels détournements indus des fonds secrets de Matignon. Par le biais de ses avocats, Edouard Balladur réaffirme que sa campagne de 1995 a été faite dans le respect de la loi. François Léotard n'est concerné que par le premier volet.

La CJR est la seule juridiction compétente pour  juger d'anciens ministres pour des faits commis dans l'exercice de leurs fonctions.

Six personnes renvoyées en correctionnelle

Le 06 mai dernier, dans le volet non ministériel du dossier, le parquet de Paris a requis le renvoi en correctionnelle de six personnes, dont Ziad Takieddine et Renaud Donnedieu de Vabres dans l'affaire Karachi. Ces six personnes auraient utilisé les rétrocommissions pour financer la campagne électorale d'Edouard Balladur. Ziad Takieddine a d'ailleurs raconté lui-même avoir financé cette campagne électrorale. Les juges estime que le gouvernement Balladur, Premier ministre de 1993 à 1995, aurait imposé un nouveau réseau d'intermédiaires dans les contrats d'armement, alors qu'ils étaient quasiment finalisés, afin que ce réseau reverse ensuite illégalement à la campagne une partie de l'argent perçu.

Tout est parti d'une plainte des parties civiles, dans le cadre de l'attentat de Karachi, qui a fait 15 morts en 2002 - dont 11 salariés de la DCN, à Cherbourg. L'arrêt du versement de ces commissions est l'une des pistes suivies par les enquêteurs, dans le volet terroriste de l'affaire.

  

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