Procès de Franck Lavier pour agressions sexuelles : sa fille se rétracte après l'avoir accusé d'inceste

La jeune femme de 24 ans accusait son père, l'un des acquittés de l'affaire d'Outreau, de l'avoir agressée sexuellement entre 2015 et 2016.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Franck Lavier, l'une des personnes innocentées en appel dans l'affaire de pédophilie d'Outreau, s'adresse à la presse lors d'une audience à la cour d'assises des mineurs de Rennes, le 1er juin 2015. (DAMIEN MEYER / AFP)

"Il ne s'est rien passé de ce que j'ai dit à ma déposition." La fille de Franck Lavier, l'un des acquittés de l'affaire Outreau, qui accusait son père d'agressions sexuelles quand elle était mineure, est revenue sur ses accusations, vendredi 22 septembre, à la barre du tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). La jeune femme de 24 ans, qui accusait son père de l'avoir agressée sexuellement entre 2015 et 2016, a été entendue pendant près de trois heures d'audition.

Parfois en pleurs, souvent mutique, cette mère de quatre enfants est apparue déchirée à l'audience entre ses lourdes accusations et une volonté manifeste de ne pas accabler son père. Dès l'ouverture du procès, où Franck Lavier, 45 ans, risque jusqu'à sept ans de prison, la jeune femme avait renoncé à se porter partie civile. De son côté, le prévenu avait de nouveau affirmé qu'il n'avait "rien à [se] reprocher".

"Je me sentais mal dans ma peau"

L'affaire remonte à 2016 quand la fille de Franck Lavier, alors âgée de 16 ans, confie un courrier à la CPE de son lycée, intitulé "Terrible enfance", dans lequel elle évoque "un truc grave". Le parquet est saisi. En audition, elle assure avoir été victime d'attouchements de la part de son père depuis début 2015. "C'est compliqué de dénoncer une personne que l'on aime, surtout si c'est la personne qui nous a conçu", écrit-elle dans cette lettre. "Si je venais à dénoncer mon père, il partirait en prison."

Pourquoi a-t-elle rédigé ce courrier ? "Parce que je me sentais mal dans ma peau", répond-elle à la barre. Quelles sont les "choses graves" évoquées ? "Je ne sais plus." Le président évoque également une conversation avec une amie, à qui elle raconte que son père se rend dans sa chambre tous les week-ends depuis un an et demi, allant jusqu'à évoquer un "viol". "C'est faux", assure la jeune femme. Elle maintient, cependant, que son père lui a "peloté" la poitrine. Mais "c'était un jeu. En passant, 'pouet pouet'", dit-elle.

A la barre, elle semble impressionnée et raconte une vie "compliquée", marquée par son placement à même pas 2 ans, quand ses parents sont injustement emportés par l'affaire d'Outreau. Elle ne les retrouvera qu'à l'âge de 6 ans. Le harcèlement à l'école, ensuite : "On m'appelait 'l'Affaire Outreau'." En 2012, Franck Lavier et sa compagne Sandrine avaient été condamnés à dix et huit mois de prison pour des maltraitances sur leur fille aînée et son petit frère.

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