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Homophobie : une peine de prison "mesurée" et "juste" pour les agresseurs de Wilfred et Olivier

En plein débat sur le mariage pour tous, le couple avait été molesté, dans le 19e arrondissement de Paris.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Wilfred de Bruijn et Olivier Couderc, victimes d'une agression homophobe, et leur avocate, Caroline Mécary, au palais de justice de Paris, le 6 mai 2014. (MARTIN BUREAU / AFP)

Le visage tuméfié de Wilfred avait suscité l'effroi et l'indignation. Les agresseurs de ce Néerlandais installé à Paris depuis dix ans et de son compagnon Olivier, en plein débat sur le mariage pour tous, le 7 avril 2013, ont été condamnés, mardi 3 juin, à trente mois de prison, dont 12 et 15 mois de sursis avec mise à l'épreuve. Un jugement perçu comme "juste" et "modéré" par les différentes parties. Le tribunal correctionnel de Paris a reconnu la circonstance aggravante de l'agression homophobe et les deux auteurs, âgés de 19 et 20 ans, ont été maintenus en détention.

Caroline Mécary, avocate des victimes, a salué un jugement "parfaitement équilibré et tout à fait juste à la fois au regard des actes commis et de la personnalité" des mis en cause. "Le tribunal a décidé de dire non aux violences gratuites, aux actes lâches et de condamner officiellement la haine de l'autre pour ce qu'il est, homo ou autre chose", s'est félicité Wilfred de Bruijn.

Homophobie et "bêtise absolue"

Yann Le Bras, défenseur de l'agresseur le plus légèrement condamné, a "regretté le maintien en détention" mais salué une décision "mesurée", au vu des excuses de son client. Son client "a pris la mesure totale de la gravité de ce qui s'est passé (...) sa sincérité est passée à l'audience et, avec une peine qui est inférieure aux réquisitions, je crois que ce message a été entendu". Sur le fond du dossier, il y a vu la "bêtise absolue" d'un "effet de groupe" chez des jeunes gens "très alcoolisés".

C'est "une décision qui nous paraît juste", a salué Yohann Roszewitch, président de SOS Homophobie, partie civile. "Les coups ont commencé quand ils ont été identifiés comme étant homosexuels (...) il n'y avait pas d'autre motif", a-t-il dit.

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