Air France : la CGT dans l'embarras
L'étau se resserre autour de la CGT, après les événements du 5 octobre. Deux membres de la direction d'Air France sont sortis du comité central d'entreprise sans chemise et sous protection, après avoir été agressés. Lundi, c'est dans le cadre de cette affaire que six personnes ont été placées en garde à vue.
L'une a été relâchée en fin de journée. Et parmi ces six individus, cinq sont des membres de la CGT, même si selon certains membres de la CGT seul trois gardés à vue auraient été " identifiés comme adhérents". Pour Mehdi Kemoune, porte-parole et secrétaire général adjoint de la CGT Air France, il n'y aurait "à sa connaissance pas de délégué" de la CGT parmi eux.
Le discours du syndicat est des plus ambigus. Les explications d'Isabelle Raymond.
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Assumer ou plaider la présomption d'innocence ?
Depuis le 5 octobre, le syndicat ne parle pas d'une seule voix. D'un côté, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, refuse de condamner ces violences. "Perdre son boulot, ça, c'est violent", martèle-t-il.
De l'autre côté, le porte-parole de la CGT au sein d'Air France, Miguel Fortea, assure que les membres du syndicat que l'on voit sur les images n'agressent pas la direction, mais au contraire la protègent. "Non seulement on n'y est pas, mais en plus, c'est nous qui protégeons le DRH", explique-t-il.
"Que les poursuites soient arrêtées" demande Mehdi Kemoune
Pour le porte-parole et secrétaire général adjoint de la CGT Air France, Mehdi Kemoune, "là ça va beaucoup trop loin à notre sens. [...] On est en train de criminaliser la revendication, la détresse des salariés, avec cette arrestation à l'aube comme de vulgaires délinquants." Alors pour lui, la seule solution c'est un arrêt des poursuites et retrait d'éventuelles sanctions.
Pour Mehdi Kemoune, d'ailleurs pour Mehdi Kemoune les responsabilités sont largement partagées dans les débordements de la semaine dernière. "Il faut aussi que la direction comprenne qu'elle a une part de responsabilité dans ce qui s'est passé, explique-t-il. Car le mépris que les salariés ont pu ressentir à dégénérer à un moment."
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