Argent public : depuis des mois, des interprètes ne sont pas payés par le ministère de la Justice
Les interprètes sont indispensables pour assister les enquêteurs lors de garde à vue ou au tribunal. Certains ne sont plus payés depuis des mois, ou au compte-goutte.
Toute la journée, Mahipal Singh court de commissariats en cours d'appel. Cet interprète en langue indienne fait partie des travailleurs de l'ombre indispensables au bon fonctionnement de la machine judiciaire. "Ça fait 11 ans que je travaille, je connais toutes les chambres, tous les coins du palais de Justice", raconte-t-il. S'il n'a pas la tête à son dossier ce jour-là, c'est parce qu'il n'a pas touché ses honoraires depuis plusieurs mois. Des retards de paiement qui concernent toute la profession. Pas de fiche de paie ni de contrat de travail, aux yeux de l'État ils sont considérés comme des prestataires occasionnels.
Vers la création d'un statut ?
Beaucoup sont pourtant sollicités à plein temps, parfois sur des affaires hautement sensibles. Face à ces retards, le ministère de la Justice assure avoir débloqué des crédits supplémentaires pour procéder au paiement et se justifie ainsi : "Le changement de la version de l'outil comptable (...) a pu être à l'origine de quelques retards de prise en charge. (...) Tous les mémoires des interprètes de la cour d'appel devraient pouvoir être réglés d'ici quelques semaines." Les interprètes réclament désormais la création d'un statut afin de mieux protéger ses quelque 8 000 collaborateurs.
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