Bientôt un fichier des données biométriques de tous les Français
Pour la gauche, il s'agit d'une atteinte aux libertés. Pour l'UMP et le Nouveau Centre, d'un "mécanisme efficace et pragmatique". L'usurpation d'identité a beau toucher plusieurs milliers de victimes par an, la future carte d'identité biométrique, conçue pour limiter les fraudes, ne fait pas vraiment l'unanimité.
Cette nouvelle carte sera munie de deux puces électroniques. La première contiendra toutes vos données biométriques : taille, couleur des yeux, empreintes digitales, adresse, état civil... La seconde sera, elle, facultative, et pourra servir de signature électronique sur Internet, par exemple pour des échanges commerciaux et administratifs.
Les données de chaque individu accessibles en cas de doute
Ce qui fait débat, c'est que la carte d'identité sera liée à un fichier centralisé, un énorme fichier rassemblant les données individuelles de tous les Français. Le Sénat, toutes tendance confondues, estimait que le lien entre les données de la carte et celles du fichier central doit être un "lien faible". Une recherche sur une empreinte digitale, par exemple, permettrait de démasquer un éventuel fraudeur, sans pour autant fournir les informations privées de la personne dont l'identité a été usurpée.
Le gouvernement et l'Assemblée nationale défendaient un "lien fort" : les données recueillies sur le terrain permettent d'obtenir tous les détails sur un individu en particulier. C'est cette solution qui a finalement été adoptée.
Un "fichier des gens honnêtes" , pour ses opposants
Les socialistes comptent saisir le Conseil constitutionnel sur cette nouvelle carte d'identité biométrique. Le député Jean-Jacques Urvoas dénonce un texte "attentatoire aux libertés individuelles" . Pour la candidate des Verts Éva Joly, un tel fichier "rend possible tous les débordements et intentions malveillantes" .
Sur les réseaux sociaux, la proposition de loi a été surnommée "le fichier des gens honnêtes" .
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