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Bordeaux : manifestation contre les propos sexistes d'un ténor du barreau

Une quarantaine d'avocates ont manifesté jeudi à Bordeaux, pour protester contre les propos d'un ténor du barreau local qui a estimé que les femmes n'ont pas "les épaules assez larges" pour certaines affaires pénales. Maître Pierre Blazy avait fait cette déclaration à la suite à l'élection d'une femme, Maître Anne Cadiot-Feidt, à la tête du barreau de Bordeaux.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Maxppp)

Elles sont venues manifester munies des spatules, de louches, d'ustensiles de cuisine, ou de barbes postiches pour certaines. Une quarantaine d'avocates se sont rassemblées devant le Palais de justice de Bordeaux jeudi, pour protester contre les propos de Maître Pierre Blazy.

Ce ténor du barreau de Bordeaux, rebaptisé "Maître Pierrafeu" par les manifestantes, avait estimé que les femmes n'avaient pas "les épaules assez larges " pour certaines affaires pénales, suite à l'élection d'une femme, Maître Anne Cadiot-Feidt, à la tête du barreau de Bordeaux.

"Les femmes sont plutôt envoyées dans les juridictions pour mineurs par exemple"

"Si nous n'avons pas les épaules assez larges, nous en avons plein le dos d'entendre des propos sexistes, misogynes ", ont rétorqué jeudi les avocates dans une déclaration lue par la porte-parole du collectif, Maître Clothilde Chapuis.

"Il est vrai que dans les prétoires, au pénal particulièrement, on a tendance à considérer que c'est la place des hommes plus que des femmes. Les femmes sont plutôt envoyées dans les juridictions pour mineurs par exemple, là on considère qu'elles sont bien à leur place ", explique Maître Emmanuelle Charouin, l'une des manifestantes. "La question se pose toujours dans ce genre de situation , poursuit-elle : est-ce qu'on laisse passer car c'est affligeant, ou est-ce qu'on réagit ? Là il nous a semblé qu'il fallait réagir car à force de ne rien dire, ça rentre dans la normalité ".

Une poignée de collègues masculins s'étaient joints au rassemblement. Le bâtonnier ne déclenchera pas de poursuites disciplinaires, pour éviter de rajouter "du ridicule au consternant ".

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