Confrontations Bettencourt: la longue journée de Patrice de Maistre dans le bureau des juges

C'est une véritable rafale de confrontations qui attend Patrice
de Maistre aujourd'hui dans le bureau des juges bordelais chargés d'enquêter
sur l'affaire Bettencourt. L'ancien gestionnaire de fortune de la milliardaire est
en détention depuis plus de deux mois. Il est soupçonné d'abus de faiblesse et
d'escroquerie. Selon les juges, il aurait également pu participer au financement
de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. 

Parole contre parole

Les juges attendent beaucoup de la confrontation entre
Patrice de Maistre et Claire Thibout. Cette dernière affirme en effet qu'au
début de l'année 2007, Patrice de Maistre lui a demandé de retirer 150.000
euros en liquide pour alimenter, dit-elle, les comptes de campagne de Nicolas
Sarkozy.

Claire Thibout affirme avoir toujours refusé de le faire
mais elle explique que Patrice de Maistre lui aurait expliqué s'être débrouillé pour réunir la somme en piochant sur les comptes suisses des Bettencourt. Des
accusations rejetées en bloc par l'ancien homme de confiance de la famille Bettencourt.

Pour Antoine Gillot, l'avocat de Claire Thibout, cette
défense ne tient pas en raison des preuves amassées par les juges :

"Tout le monde a bien compris qu'une partie de l'argent
rapatriée de Suisse n'était pas destinée à l'Armée du salut, à moins que ce ne
soit le nouveau nom de l'UMP. M. Maistre ne dit pas la vérité ou en tous cas
refuse de la dire."  

Les juges vont également entendre les témoignages de plusieurs employés
de maison qui soutiennent avoir vu Nicolas Sarkozy chez les Bettencourt en 2007
et confronter leurs versions avec celles de Patrice de Maistre.

Une autre confrontation aura lieu la semaine prochaine, avant une – très probable, autre
étape : l'audition comme témoin de Nicolas Sarkozy. L'ancien chef de l'État
pourra être convoqué à partir du 15 juin, son immunité pénale d'ex-président
prenant fin à cette date.