Deux légistes de Lens jugés pour avoir malmené des cadavres
L'affaire jugée aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de
Béthunes remonte à 2008, date d'une première plainte déposée par l'époux
d'une femme dont le corps n'avait pas été recousu après une autopsie.
Une enquête administrative avait alors été ouverte, l'institut
médio-légal de Lens fermé, mais l'enquête classée sans suite.
Pourtant,
les témoignages affluent. De familles à qui l'on a rendu des cercueils
scellés, faute de corps présentables. De quoi compliquer le travail de
deuil. D'ailleurs, l'avocat des plaignants Me Philippe Missamou, a
réclamé en juillet dernier l'exhumation de dix corps. Leurs proches ne
les ayant jamais vu en étaient venus à douter qu'il s'agisse bien de
leurs parents. Cette demande leur a été refusée. Ils
ont décidé néanmoins de poursuivre les deux médecins légistes pour atteinte à
l'intégrité des cadavres et violation de sépulture, passibles d'un an
de prison, et pour violences ayant entraîné des mutilations, passible de
dix ans.
Le code de la
santé publique et le code de la déontologie médicale sont formels :
après chaque autopsie, les corps doivent être restaurés. Pas une ligne en revanche sur le sujet dans le code de procédure pénale. Une lacune qui s'est retrouvée sur le bureau du médiateur de la République en 2009.
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