Critiqué, le Conseil d'Etat se défend dans l'affaire Dieudonné
Son vice-président, Jean-Marc Sauvé, défend la décision prise jeudi par le Conseil d'Etat, de maintenir l'interdiction du spectacle de Dieudonné.
Dieudonné a abandonné son one-man-show Le Mur, interdit par les autorités. Parmi elles, le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative, a maintenu dès jeudi 9 septembre l'interdiction du spectacle qui devait se tenir à Nantes (Loire-Atlantique). L la décision de l'instance a été largement débattue et critiquée parmi les juristes. Son vice-président, Jean-Marc Sauvé, interrogé par Le Monde.fr (pour abonnés) daté du dimanche 12 janvier, explique les raisons du mantien de l'interdiction, au cœur d'une polémique dans la polémique.
"[Le Conseil d'Etat] a, avec ce spectacle, été confronté à une situation inédite d'articulation entre la liberté d'expression et ses limites nécessaires dans une société démocratique", plaide Jean-Marc Sauvé. C'est en effet "la première fois que se pose la question de savoir comment prévenir des provocations répétées à la haine et à la discrimination raciale et des propos portant atteinte à la dignité humaine."
Un cas de figure inédit
Se défendant d'avoir porté atteinte à la liberté d'expression, il plaide l'"impartialité" du Conseil d'Etat, et argumente : "ceux qui critiquent aujourd'hui pour des raisons ignominieuses l'ordonnance rendue jeudi se sont bien gardés de critiquer celle qui a enjoint de ne pas faire obstacle à l'université d'été du Front national à Annecy en 2002. Et pourtant, ces deux décisions ont le même auteur."
Dans ce cas de figure qu'il estime inédit, le vice-président du Conseil d'Etat justifie la rapidité de l'intervention de l'instance d'un point de vue légal : "Si le juge laisse passer l'événement à l'occasion duquel cette atteinte est alléguée, il ne peut que conclure à un non-lieu, c'est-à-dire renoncer à se prononcer et à exercer son office." D'où l'intervention "en urgence", avant le spectacle.
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