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Egypte : la Constitution de la discorde

Ce mardi, opposants et partisans de Mohamed Morsi, le président égyptien, risquent à nouveau de s'affronter place Tahrir au Caire. Mais sur le fond, quels sont les points qui posent problème dans le texte qui sera soumis au vote des Egyptiens le 15 décembre prochain ?
Article rédigé par Ouafia Kheniche
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Michael Dalder Reuters)

Les blessés de la place Tahrir, encore neuf personnes cette
nuit, les foules immenses massées face au palais présidentiel où siège Mohamed
Morsi, le président égyptien, ne doivent pas faire oublier que toute une partie
de la population égyptienne ignore en grande partie le détail de la Constitution qui
oppose les deux camps. Et pour cause, plus de 30 % des Egyptiens ne savent pas
lire. C'est à la télévision ou à la radio que l'on parle du contenu de ce texte et bien sûr, de manière partielle.

Mais qui y a-t-il dans  le texte qui sera l'objet d'un référendum le
15 décembre prochain ? Le principal bras de fer qui oppose les islamistes
et leurs opposants porte sur la place de l'islam dans la politique et sur la
définition des liens entre charia, loi islamique et règles du droit.

Dans ce texte, comme dans la précédente Constitution, les
principes de la charia sont la principale source du droit  mais uniquement d'après la doctrine sunnite,
le courant majoritaire et classique de l'islam dans le monde. Cette clause est
à double tranchant puisqu'elle rejetterait donc toute interprétation et
progressiste et extrémiste.

Pour la première fois, la Constitution stipule que les
universitaires de la mosquée d'Al Azhar, considéré comme l'un des principaux lieux
de recherche du sunnisme au monde, pourraient être consultés.

A propos des libertés fondamentales, le texte est suffisamment
flou pour permettre de restreindre la liberté d'expression. Sur la liberté de
culte, seules les religions abrahamiques sont autorisées. Les autres croyants
ne sont pas autorisés à pratiquer leurs cultes en public.

Quand aux droits des femmes que l'Etat "doit protéger",
il est évoqué de manière flou et équivoque si bien qu'il peut être un moyen de
restreindre les déplacements et les libertés.

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