Enquête ouverte sur le patrimoine français de Rifaat al-Assad
France Info avait révélé la
semaine dernière que Rifaat al-Assad, l'oncle de Bachar al-Assad, qui vit en France, allait être
la cible d'une enquête. L'origine de son enrichissement est floue et la justice a décidé d'ouvrir une enquête préliminaire ce lundi. Le Syrien
est la cible, depuis mi-septembre, d'une plainte d'associations de lutte contre
la corruption.
Rifaat al-Assad, ancien pillier du régime, aujourd'hui
en exil, est en rupture de ban avec Damas depuis 1984. Il est aujourd'hui âgé
de 76 ans et est soupçonné d'avoir amassé par la corruption, un "patrimoine
extraordinaire ". Il possède, entre autres, un immeuble de sept étages avenue Foch à Paris, estimé à 90 millions d'euros ; une dizaine d'appartements et de maisons dans les quartiers les plus chics de la capitale ; une propriété et un haras dans le Val-d'Oise ; un terrain de 800 m², rue Jasmin, dans le XVIème arrondissement de Paris.
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Au terme d'une enquête publiée en septembre,
le quotidien Le Monde évalue le patrimoine immobilier français de Rifaat al-Assad
à 160 millions d'euros. Les associations
qui ont porté plainte relèvent que Rifaat al-Assad "n'a aucune activité
professionnelle répertoriée " ni reçu aucun héritage. Or sa fortune
"se calcule en milliards d'euros ".
Arrogance française
Selon Me William Bourdon, l'avocat de Sherpa, groupe
qui soupçonne Rifaat al-Assad de biens mal acquis, cette ouverture d'enquête n'est
pas suffisante. "C'est un premier pas mais trop timide et pas adapté. Comme
dans d'autres dossiers de biens mal acquis par des chefs d'Etat africains, il
est évident que seul un juge d'instruction a les pouvoirs adaptés face à des
infractions complexes et de nature internationale ". Un magistrat
instructeur aurait été "à même d'opérer des mesures de saisie des biens
avec beaucoup plus de célérité que les services de police. Or, en la matière,
le temps peut être l'ennemi de la justice ", a poursuivi l'avocat.
L'avocat de Rifaat al-Assad, a quant à lui dénoncé
cette enquête qui illustre, selon lui, "une certaine arrogance française ".
"Voilà
un homme qui est ici depuis 1984, qui a acheté ces biens entre 1984 et 1986,
qui a été élevé grand officier de la Légion d'honneur par François Mitterrand
en 1986 ", a expliqué Me Ceccaldi, "tout à fait tranquille " sur
les suites de cette procédure.
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