Enquête préliminaire pour harcèlement dans une compagnie de CRS
C'est l'une des premieres femmes intégrées sur le terrain en 2010 au sein d'un escadron qui a porté plainte contre l'un de ses supérieurs. Une première au sein de cette institution qui fétait lundi ses 70 ans d'existence.
Inès – son prénom a été modifié - refuse très vite les blagues graveleuses quand elle en est la cible. Alors on passe, dit-elle, aux insultes sexistes et racistes sur ses origines maghrébines jusqu'à cette scène il y a deux ans, en plein cours d'instruction. Elle est assise et l'un de ses supérieurs est debout, planté devant elle. "Il faut savoir que cette personne me harcelait quotidiennement, des rumeurs balancés aux collègues, sans fondements, avec des détails. Et quand il est encore venu à la charge, c'est là qu'il m'a fait sa simulation de masturbation…"
Ce qui sera considéré comme une faute pour Inès, comme une très mauvaise blague pour le policier CRS. Les recours en interne n'ont rien donné. D'où cette plainte au pénal deux ans après les faits contre un CRS dont le casque, qui a été saisi, portait un insigne nazi. Beatrice Dubreuil est l'avocate qui suit ce dossier depuis deux ans. "Ce que je peux constater c'est qu'on sanctionne les personnes qui sont victimes".
Un supérieur et deux autres femmes CRS ont déposé à l'écrit pour constituer le dossier de plainte. Des témoignages édifiants que nous avons pu consulter qui confirment les discriminations, le harcèlement quotidien qu'une minorité de CRS infligent à certaines de leurs collègues.
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