Financement des syndicats : la CFDT veut mettre fin aux "suspicions"
Le syndicat joue la transparence alors que la gestion du comité d’entreprise de la RATP est épinglée, faisant peser des soupçons sur la manière dont les autres confédérations françaises remplissent leurs caisses.
La CFDT n'a rien à cacher. Voilà le message qu'a voulu adresser le syndicat en ouvrant les armoires de sa comptabilité à une équipe de France 2, mercredi 7 décembre, au moment où deux rapports remettent en cause le financement de ces organisations.
Le premier rapport, celui de la Cour des comptes, rendu public mardi 6 décembre, critique la gestion du comité d'entreprise (CE) de la RATP. Surfacturations voire doubles facturations, absence de comptabilité sérieuse, gestion opaque... Accablant.
Le second, dirigé par le député Nouveau Centre Nicolas Perruchot, et qui porte sur les organisations syndicales et patronales, est encore plus explosif. Il vient d'ailleurs d’être enterré par l’Assemblée nationale, comme le relate Challenges. Les syndicats empocheraient quatre milliards d'euros par an alors que seuls 8 % des salariés français sont syndiqués. Des subventions à profusion, que détaille Le Figaro.
La loi oblige les syndicats à publier leurs comptes
Les syndicats n'ont en effet que deux manières de se financer. En interne d'abord, grâce aux cotisations des adhérents et aux placements financiers. En externe ensuite, via des subventions publiques de l'Etat et des collectivités locales.
A la CFDT, les financements internes représentent les trois quarts des ressources, et les financements externes, un quart seulement, assure Anousheh Karvar. La secrétaire nationale chargée de la trésorerie de la CFDT précise d'ailleurs que les comptes de son syndicat sont désormais publics, conformément à la loi.
Faire expertiser les comptes des CE
La trésorière demande la publication du rapport de la commission d'enquête parlementaire et dénonce une tentative d'affaiblissement des organisations syndicales, en pleine crise. Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, envisage de se porter partie civile dans l'enquête sur la gestion du comité d'entreprise de la RATP. Il prône une expertise des comptes des CE pour éviter les "dérives".
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