Isère : le directeur d'école soupçonné de viols sur mineurs mis en examen
Le directeur de l'école primaire de Villefontaine, dans le Nord Isère, a été mis en examen à l'issue de 48 heures de garde à vue. Pour "viols aggravés, agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans et acquisition et détention d'images pédopornographiques", a indiqué le procureur de la République de Grenoble, qui a requis un mandat de dépôt.
Ce père de famille de 45 ans a reconnu les faits lors de sa garde à vue, il a avoué neuf viols sur des élèves de sa classe. Il s'agirait de fellations imposées aux enfants. "Il n'a pas souhaité s'exprimer dans le détail. Il a simplement dit qu'il regrettait ce qu'il avait fait et qu'il s'expliquerait en temps voulu ", a précisé le procureur. L'enseignant a déjà été condamné en 2008 à six mois de prison avec sursis pour pédopornographie. Il encourt selon le procureur 20 ans de réclusion criminelle.
Les enfants en parlaient "à la cantine"
Ce mercredi matin, les parents d'élèves se sont réunis, à l'école, où une cellule d'aide psychologique a été mise en place. Et ils ont découverts, effarés, que tous les élèves de cette classe de CP semblent en fait au courant de ce qui se passait. Et qu'ils sont bien plus nombreux à livrer le même récit. Le fils de Sébastien a été victime des agissements du directeur : "Quand je lui posais la question 'est-ce que ça s'est passé avec toi ?' Il dit oui, avec tout le monde. C'est ce qu'il dit, après est-ce que c'est réellement le cas ? Ca se disait même à la cantine ".
"Ce qui a été dit à la réunion de ce matin, c'est qu'il y a eu un plat qui a été servi, qui a déclenché une conversation entre enfants. Et aucun adulte n'a pris en compte ce qu'ils entendaient ", continue le père. "Toutes les classes le savaient, les enfants de CM1, CM2 qui en parlaient mais n'osaient rien dire ", ajoute-t-il.
Neuf plaintes déposées
Neuf plaintes correspondant à deux garçons et sept filles âgés de 6 à 7 ans ont été déposées. La mairie de Villefontaine a annoncé qu'elle entendait également se constituer partie civile "à l'encontre de l'auteur des faits et de l'Éducation nationale". Une enquête administrative conjointe a été ouverte mardi pour comprendre pourquoi l'enseignant a continué à exercer en dépit de sa condamnation pour pédopornographie. L'académie de Grenoble a indiqué qu'elle n'en était pas informée.
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