Cet article date de plus d'onze ans.

Un avocat radié pour une démarche jugée antisémite envers un juge

Me Alexis Dubruel a été radié du barreau de Lyon pour avoir demandé la récusation d'un magistrat en raison de son patronyme à consonance juive.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Le juge Albert Lévy, ici le 29 septembre 2000 au tribunal de Paris lors du procès des magistrats Georges Fenech et Alain Terrail pour "injures raciales" à son encontre, a été cette fois visé par une demande de récusation. L'avocat à l'origine de la demande a été radié. (DANIEL JANIN / AFP)

Pour Me Alexis Dubruel, le juge Albert Lévy ne pouvait pas trancher dans une banale affaire de droit de visite autour d'une fillette, car le père d'une des parties se prénommait Moïse. "Il y a lieu de s'en tenir à de simples constatations patronymiques et 'prénonymiques'", écrivait l'avocat qui demandait la récusation du magistrat sur la base de son nom à consonance juive.

Cette affaire avait ému la magistrature lyonnaise, solidaire d'Albert Lévy, cible à plusieurs reprises d'attaques antisémites. Finalement, mercredi 16 octobre, l'avocat a été radié du barreau. Le conseil régional de discipline a suivi les réquisitions du bâtonnier de Lyon et de l'avocate générale en jugeant que la démarche de l'avocat était antisémite.

L'avocat fait appel

Immédiatement, Me Dubruel a décidé de faire appel. La sanction, dont l'exécution est suspendue en attendant l'appel, est à ses yeux disproportionnée. 

Défendant Me Alexis Dubruel, Dominique Inchauspé avait réclamé "la mansuétude" du conseil de l'Ordre, affirmant que son client avait "surréagi", de façon "un peu irrationnelle", dans un dossier qui l'occupait depuis plusieurs années. Il défendait une grand-mère qui souhaitait faire valoir un droit de visite à sa petite-fille.

Niant toute motivation antisémite, à l'audience, l'avocat radié a expliqué avoir soupçonné une "coloration communautariste" dans l'attitude du juge. Selon son récit, le magistrat avait "fait un large sourire à la prévenue" à l'énoncé du prénom de son père (Moïse) et, parallèlement, s'était montré "très agressif" avec sa propre cliente, "terrorisée".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.