La France condamnée pour le fichage des infractions classées sans suite
Ce n'est pas le fichier de police Stic lui-même que la Cour européenne des droits de l'Homme à Strasbourg a condamné, mais ce qu'elle estime être une dérive. A l'origine de la plainte, un homme qui conteste son inscription pour 20 ans dans la mémoire de ce fichier pour une infraction classée sans suite.
"Une atteinte disproportionnée au droit du requérant au respect de sa vie privée"
En 2008, il a été mis en cause à la suite d'une plainte déposée pour une altercation survenue avec sa compagne. Elle a finalement été classée sans suite grâce à une médiation pénale. Mais comme l'infraction a bel et bien eu lieu, l'homme a été inscrit pour 20 ans dans le fichier Stic. Pour la Cour, cette conservation constitue "une atteinte disproportionnée au droit du requérant au respect de sa vie privée et ne peut passer pour nécessaire dans une société démocratique ". Et, elle lui a accordé 3.000 euros au titre de dommage moral.
Fiché pendant 20 ans
Le fichier, officialisé en 2001 soit cinq ans après sa création, conserve l'identité des personnes mises en cause pendant 20 ans; 40 ans s'il s'agit de crimes. Pour certains délits mineurs, comme des contraventions de 5ème classe par exemple, la conservation n'est que de cinq ans. En 2012, il comptabilisait environ 6,7 millions de mis en cause et 46 millions de procédures. La gendarmerie dispose d'un fichier semblable, appelé Judex.
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