La justice suspend l'interdiction d'une marche contre le racisme et l'islamophobie prévue dimanche à Paris

Cette manifestation est organisée à l'appel de 51 organisations parmi lesquelles LFI, le NPA, Attac, Solidaires et l'observatoire national des pratiques et des violences policières.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La place de la République à Paris, le 20 février 2024 (VINCENT ISORE / MAXPPP)

"Une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifestation." La justice a décidé, vendredi 19 avril, de suspendre l'interdiction préfectorale d'une marche contre le racisme et l'islamophobie prévue dimanche à Paris. Le tribunal administratif statuait en référé, au lendemain de la décision du préfet de police de Paris de ne pas autoriser cette manifestation en invoquant "de forts risques de troubles à l'ordre public". La préfecture avait évoqué en outre un contexte de "mobilisation policière sur d'autres manifestations et événements sportifs".

Cette marche "contre le racisme, l'islamophobie et pour la protection de tous les enfants" est organisée à l'appel de 51 organisations parmi lesquelles LFI, le NPA, Attac, Solidaires et l'observatoire national des pratiques et des violences policières. Elle doit se dérouler entre Barbès et la place de la République, avant de se terminer par un concert.

Les organisateurs ont prévu "de contrôler les prises de parole"

Pour justifier sa décision, la préfecture de police avait mis l'accent sur une "absence de prise en compte des risques de débordements par les organisateurs et le service de sécurité insuffisant". L'arrêté d'interdiction avait relevé "par ailleurs que cette marche, en souhaitant également porter l'attention sur les enfants de Gaza, [était] de nature, eu égard aux tensions actuelles au Proche-Orient (...) à porter en son sein des slogans antisémites".

Un argument rejeté par le tribunal administratif, qui a souligné ainsi que les organisateurs avaient prévu "de contrôler les prises de parole au micro afin de faire obstacle à tout discours antisémite". Et de conclure : "Dans ces conditions, il ne résulte pas de l'instruction que la manifestation projetée entraînerait des troubles graves à l'ordre public. Dès lors, l'exécution de l'arrêté attaqué, qui porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifestation, doit être suspendue."

"Une fois de plus, il faut avoir recours à la justice pour un droit fondamental qu'est la liberté de manifester", a réagi Simon Duteil, codélégué général du syndicat Solidaires, auprès de l'AFP. "Ce gouvernement ne supporte pas la liberté d'expression et notamment que nous dénoncions les violences policières et le racisme", a-t-il ajouté.

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