La mère et l'oncle de Jihad relaxés dans l'affaire du tee-shirt
Le garçon était arrivé à l'école avec un vêtement sur lequel étaient inscrits sur la poitrine "Je suis une bombe" et dans le dos "Jihad, né le 11 septembre".
Les prévenus encouraient cinq ans de prison et une amende de 45 000 euros. Le tribunal correctionnel d'Avignon (Vaucluse) a relaxé mercredi 10 avril une mère de famille et son frère. Ils étaient poursuivis pour "apologie de crime" après avoir envoyé à l'école, à Sorgues (Vaucluse), Jihad, 3 ans, vêtu d'un tee-shirt portant les mentions suivantes : "Je suis une bombe" sur la poitrine et "Jihad, né le 11 septembre" dans le dos.
Le tribunal s'est appuyé sur l'article 24 de la loi du 29 juillet 1881, qui prévoit que l'apologie de crime doit être non équivoque, pour prononcer la relaxe de Bouchra Bagour, 35 ans, secrétaire, et son frère, Zeyad, 29 ans, employé dans un restaurant.
"Une décision subtile et motivée"
"Je suis ravie, c'est une décision subtile et juridiquement motivée qui devrait mettre un terme à cette regrettable affaire", s'est réjouie Gaële Guenoun, l'avocate de Bouchra Bagour. Cette dernière n'est pas venue à l'énoncé du délibéré, "par discrétion". Son frère, présent, s'est dit "content" et "soulagé" que "chaque chose (ait) été remise à sa place", avant d'ajouter : "Ce n'est pas moi qui ai provoqué tout ça."
"J'ai le sentiment que le droit ne rejoint pas la réalité telle qu'elle est perçue par les citoyens", a au contraire regretté le maire (UMP) de Sorgues, Thierry Lagneau, dont la constitution de partie civile a été jugée irrecevable de fait. Il considère cette relaxe comme "un aveu de faiblesse" qui "donne le sentiment que tout est permis".
En septembre, France 3 Provence-Alpes avait rencontré l'oncle de Jihad et le maire.
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