Le gouvernement proroge jusqu'au 2 avril l'agrément de l'association anticorruption Anticor
"C'est un acharnement", a déploré auprès de l'AFP Elise Van Beneden, présidente d'Anticor.
L'agrément de l'association Anticor, qui lui permet de se porter partie civile dans des affaires de corruption, a été prorogé jusqu'au 2 avril, selon un arrêté publié dimanche 14 février au journal officiel (JO). Cet agrément devait expirer le 15 février. Mais sa demande de renouvellement, enregistrée par le ministère de la Justice le 2 octobre, n'a pas été tranchée dans le délai prévu de quatre mois et le gouvernement s'est accordé jusqu'au 2 avril pour instruire cette demande de l'association, à l'origine de plusieurs procédures judiciaires contre des proches d'Emmanuel Macron.
Selon l'arrêté publié au JO, l'instruction porte sur "la conformité du fonctionnement de l'association à ses statuts", les "garanties de régularité en matière financière et comptable", le "caractère désintéressé et indépendant de ses activités, apprécié notamment eu égard à la provenance de ses ressources".
"C'est un acharnement", a déploré auprès de l'AFP Elise Van Beneden, présidente d'Anticor, créée en 2002 "pour lutter contre la corruption et rétablir l'éthique en politique" selon son site internet. "Anticor dérange. Je ne m'étais pas rendue compte que c'était à ce point là." Elle assure que le gouvernement lui a notamment demandé les noms des plus grands donateurs de l'association, ce qu'elle a refusé. Cette position est contestée par certains membres historiques d'Anticor, qui pointent un "manque de transparence" de l'association, par ailleurs marquée par une crise interne de gouvernance depuis le renouvellement de son conseil d'administration en mars 2020.
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