Le juge antiterroriste Marc Trévidic, cible politique, après des déclarations sur France Info ?
"Il est la bête-noire des terroristes mais c’est le pouvoir
qui veut sa peau", écrit
l’hebdomadaire Marianne à paraître samedi. Un titre choc pour décrire le
désarroi dans lequel se trouve le magistrat antiterroriste Marc Trevidic.
Qu’a-t-il fait pour mériter telle disgrâce ?
Déjà, il instruit des dossiers ultra-sensibles, suivis de très près par le
pouvoir : l’affaire Karachi, l’assassinat des sept moines de Tibéhirine ou
encore le génocide au Rwanda. Et il s’en sort plutôt bien.
Mais surtout, sur France Info le 7 février 2011, le super-juge s’en était
pris au chef de l’Etat. Crime de lèse-majesté. Il avait qualifié Nicolas
Sarkozy de "multirécidiviste" en matière "d’attaques contre la
justice". Une phrase prononcée en pleine affaire Laetitia (cette jeune
fille assassinée et dépecée à Pornic), alors que le président de la République avait durement
mis en cause les magistrats."Je pense qu’il est largement temps de lui
appliquer (à Nicolas Sarkozy, ndlr) la peine plancher parce qu’il faut être très dur avec les multirécidivistes",
avait ajouté le juge Trévidic, qui parlait en tant que président de l’Association française
des magistrats instructeurs (revoir la vidéo ci-dessous)
Un harcèlement misérable pour le faire trébucher, voie l’inciter à
partir (…) Il est devenu une cible politique
Des déclarations que l’Elysée aurait peu goûtées. Et qui auraient "pesé
lourd", écrit Marianne, "dans la décision de sa hiérarchie de
mettre le juge au pas, voire à l’écart". A la clé, de nombreux bâtons
jetés dans ses roues, des pressions, voire des brimades, qui ont conduit le
juge Trévidic à saisir l’USM, principal syndicat de magistrats.
Dans les colonnes de l’hebdo, son collègue Gilbert Tiel affirme que
Marc Trévidic va "mal". Il décrit "un homme
visiblement affecté, fatigué, pour ne pas dire épuisé" et devenu "une
cible politique" (…) A sa tâche difficile s’ajoute une politique de
harcèlement misérable pour le faire trébucher, voire pour l’inciter à partir",
ajoute le magistrat.
Le président de l’USM, Christophe Régnard, a saisi le premier président de la
cour d’appel de Paris.
Contactée par l’hebdomadaire, la cour d’appel de Paris n’aurait, pour l’instant, pas
souhaité réagir.
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