Le procureur Courroye muté de force au parquet général de Paris
Une mutation "dans l'intérêt du service", précise le décret présidentiel
signé juste avant le départ en vacances de François Hollande. Officiellement,
le ministère de la Justice veut "redonner un peu plus de sérénité à une
juridiction qui a connu des difficultés depuis quelques mois", et "restaurer
le bon déroulement du service et de l'institution judiciaire".
Le parquet de Nanterre, dirigé par Philippe Courroye, a été très
critiqué dans sa gestion de l'affaire Bettencourt, un Vaudeville qui finit par
mettre en lumière des soupçons de financement illégal de la campagne
présidentielle de Nicolas Sarkozy. Courroye, en première ligne, est accusé par Le
Monde d'avoir tenté de découvrir les sources qui informaient les deux
journalistes. Et soupçonné d'avoir voulu "la peau" de la juge
Prévost-Desprez dont l'enquête dérangeait.
Il y a aussi sa proximité supposée avec l'ancien chef de l'Etat, qui pourrait être
à l'origine de quelques services rendus outrepassant largement ses fonctions.
Et puis il y a le suicide d'un substitut — même si aucun lien n'est établi
officiellement avec l'ambiance délétère du parquet de Nanterre — qui a conduit
à une motion votée par le CHSCT (Comité d'hygiène, de sécurité et des
conditions de travail).
Dès le lancement de la procédure disciplinaire devant le CSM, Philippe
Courroye avait annoncé son intention de saisir le Conseil d'Etat. Il ne l'a pas
encore fait. Et de toute façon, son recours éventuel n'ajournera pas sa
mutation disciplinaire.
Le magistrat a également annoncé qu'il allait se mettre en disponibilité de la
magistrature pour devenir avocat.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.